Chercher, rechercher, veiller
…
Imaginons
une bibliothèque dont les murs seraient sans cesse repoussés
pour accueillir une quantité d'ouvrages toujours plus importante.
Elle regrouperait tous les sujets imaginables dans toutes les langues
du monde, de l'histoire ancienne jusqu'au fait divers de la veille, et
ce sous toutes les formes. Il y aurait même une cafétéria
où les visiteurs discuteraient, donneraient leur avis, échangeraient
leur culture, interrogeraient des experts. Ajoutons à celà
qu'une grande partie des ouvrages disponibles seraient mis à jour,
non pas par un bibliothécaire, mais par plusieurs centaines de
millions de visiteurs
S'il nous parait difficile de passer à coté de cet étrange
édifice, il ne nous reste, une fois rentrés dans cette bibliothèque,
plus que deux solutions : flâner dans les couloirs à la recherche
confuse d'information ou s'installer dans l'allée qui nous intéresse
et y surveiller tous les mouvements, non seulement des ouvrages, mais
aussi des lecteurs et des visiteurs. Un tel rassemblement de connaissances
serait l'endroit rêvé d'un homme avide de savoir, en quête
d'information ou tout simplement curieux.
Ce rêve, vous l'avez deviné, est à quelques clics
de souris de chacun d'entre nous et, si la bibliothèque est virtuelle,
l'information y est bien présente : un milliard de pages en ligne,
93 millions de sites Internet et près d'un million de nouvelles
pages par jour le tout visité par quelques 380 millions de personnes.
Nous sommes connectés, nous sommes donc visiteurs et acteurs, choisissons
notre stratégie de recherche, le sens de notre visite dans les
allées du savoir.
Pour une requête précise, les outils de recherche (moteur
et annuaires), véritables documentalistes de la Toile, nous guideront
vers l'ouvrage, le site approprié. Ces robots visitent de manière
quasi instantanée, l'ensemble des allées de la bibliothèque,
à l'affût du moindre ouvrage relatif à notre recherche.
Ils vont non seulement chercher sur les titres mais aussi scanner tous
les index et les pages pour y retrouver nos mots-clés. Si notre
champ de recherche s'agrandit, si notre investigation recoupe plusieurs
domaine, comme c'est souvent le cas, l'utilisation de plusieurs outils
accroît les chances de réussite ; on choisira un outil généraliste
doublé d'un annuaire ou d'un moteur spécialisé. Des
recoupements nous permettrons d'affiner notre requête afin de supprimer
les doublons et réduire le nombre d'ouvrages aux plus pertinents
et donc d'optimiser le temps de lecture. Enfin, nous avons recueilli la
liste des documents contenant l'information recherchée, il ne reste
plus qu'à les analyser.
Mais avouez que, vue l'architecture de notre bibliothèque et
sa tendance à l'enrichissement perpétuel, il serait dommage
de s'arrêter là ! Maintenant que l'on a identifié
les sources, il serait intéressant d'être informé
des changements et des nouveautés sur le sujet, et pourquoi pas
de connaître et échanger avec d'autres personnes, expertes
ou non.
Nous allons donc passer de la recherche à la veille.
Nous pourrions revenir dans quelque temps et refaire la même
recherche ; par comparaison avec la première, nous obtiendront
les changements. Afin d'être averti de ces changements au plus près
de leur parution, il convient de répéter cette tâche
le plus souvent possible. Pour ce faire, Internet offre des outils d'automatisation
des actions de recherche qui vont, à intervalles réguliers
lancer leurs robots pour parcourir à nouveau l'ensemble du réseau.
Mieux encore, certains logiciels "push" permettent de se tenir
informé en cas de changements, en l'occurrence des nouveaux entrants,
sur un domaine d'intérêt. Comme une caméra fixée
dans l'allée de la bibliothèque qui nous intéresse,
ils nous préviendront dès qu'un nouvel ouvrage rejoindra
le rayon. Une fois paramétrés, ils nous enverront, le plus
souvent par mail, les références des nouveaux documents.
De même, on trouvera des aspirateurs de sites permettant de comparer
le contenu des pages d'une requête à l'autre ; comme sur
deux photographies, ces outils nous permettent de suivre les évolutions
des sites et leurs mises à jour. Ils offrent également la
possibilité d'enregistrer le contenu d'un site Web. Cette fonctionnalité
peut se révéler fort utile, car, il faut l'avouer notre
bibliothèque virtuelle connaît encore quelques défauts,
et notamment celui de ne garder que la dernière version d'un document.
En effet, lorsqu'un webmaster apporte des corrections à une page
Internet, une fois celle-ci mise en ligne, il vous sera très difficile,
voire quasiment impossible de retrouver la version précédente.
Pis encore, s'il supprime une de ces pages, à l'adresse indiquée
répondra une page "404 NOT FOUND" et vous rencontrerez
les plus grandes peines du monde pour la retrouver. Ainsi, les aspirateurs
de sites apportent une solution, encore faut-il avoir aspiré la
page avant les méfaits du webmaster !
Vous l'aurez compris, on ne peut, faute de place sur nos disques durs,
aspirer le web entier, il convient donc de faire une sélection
méticuleuse lors de la première recherche et ne s'arrêter
que sur les sites dignes d'un réel intérêt. On pourra
par exemple, surveiller de cette manière le site d'un concurrent
; on lancera un logiciel en "push" pour se tenir informé
de l'arrivée de nouveaux concurrents ou pour instituer une veille
référentielle sur son propre site Internet, ainsi le robot
interrogera régulièrement les moteurs de recherche et annuaires
et enverra uniquement les nouveaux résultats.
François JEANNE-BEYLOT
TROOVER.Com
fjb@troover.com
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