Le premier de ces métiers concerne la recherche fondamentale.
Ces entreprises se concentrent sur l'identification des gènes,
leurs rôles dans l'appartition des maladies. Grâce à
ces recherches, elles constituent des bases de données qui seront
ensuite vendues sous licence aux entreprises qui développent
les nouveaux médicaments. Ces sociétés s'apparentent
à des laboratoires de recherche et développement. Elles
ne sont pas nombreuses dans ce secteur tant leur besoin en capitaux
sont importants et les perspectives de gains lointaines. Pour obtenir
des fonds, elles disposent de trois sources de financement : les introductions
en bourse, les augmentations de capital mais aussi les accords de partenariat
avec les grands groupes pharmaceutiques. Il faut également signaler
que certaines sociétés européennes comme Transgène
recoivent des fonds d'organisation caritative comme le Téléthon.
Les sociétés à plus forte notoriété
sont Celera Genomics ou bien encore Gemini Genomics et Genset, qui
vient d'annoncer qu'elle abondonnait la recherche fondamentale pour
se consacrer au développement de nouveaux médicaments.
La difficulté majeure pour ces sociétés porte
sur les aspects juridiques liés à la découverte
en génétique. En effet, il n'y a pas encore d'uniformisation
des législations sur le brevetage des gènes, même
si une directive européenne de 1998 l'autorise. Certains pays
ont déjà adapté leurs lois nationales comme la
Grande-Bretagne, alors que d'autres sont beaucoup plus hésitants
à l'image de la France.
Il est fort probable que ce type d'entreprises sera intégrée
à terme au sein de grands laboratoires pharmaceutiques. Ceux-ci
suivent depuis le début le développement de ces jeunes
pousses. Il y a eu de nombreux accords de partenariat entre les deux
secteurs. On peut citer en exemple Aventis, et Millenium, spécialiste
américain de la génomie fonctionnelle, qui ont signé
un accord de 450 millions de dollars pour l'identification de nouveaux
gènes.
Le second métier recouvre tout ce qui touche à la
fourniture de matériel génétique ou informatique
à destination des sociétés de recherche fondamentale
mais aussi aux développeurs de nouveaux médicaments.
Les acteurs de ce segment produisent donc à la fois du matériel
génétique de synthèse, de la chimie fine et des
équipements spécialisés mais aussi des plateformes
de " drug discovery ", ou des solutions informatiques.
Les sociétés les plus connues dans ce secteur sont Charles
Rivers aux Etats-Unis et Qiagen en Europe.
Il y a beaucoup d'acteurs et relativement peu de débouchés
futurs. Avec le décryptage du génome, les entreprises
qui faisaient de la recherche fondamentale risquent de se retirer du
marché et de se tourner vers la fourniture de solutions adaptées.
Ces sociétés auraient un avantage grâce à
l'expertise acquise dans le domaine de la recherche. Pour les développeurs
de nouveaux médicaments, il est fort probable qu'elles intègrent
à terme toutes ces fonctions.
Certaines sociétés peuvent donc s'en sortir en adoptant
une stratégie de niche..
Enfin, troisième métier, les développeurs de
nouveaux médicaments. Indéniablement, ce segment est
le plus porteur. Ces entreprises utilisent la connaissance génétique
pour développer de nouvelles générations de médicaments.
Le nombre d'applications est très important puisqu'elles touchent
principalement le traitement du cancer, les maladies cardio-vasculaire
ainsi que les maladies génétiques.
De nombreuses sociétés sont présentes sur le marché.
Certaines sont arrivées à maturité, le plus souvent
grâce à un produit phare. C'est le cas notamment de Genentech
qui a lancé le Herceptin en partenariat avec Roche. Ce médicament,
lancé en 1998, permet de combattre le cancer des poumons. On
peut également citer Immunex qui a développé un
produit contre l'arthrite, Enbrel, qui devrait générer
à lui seul 1,5 milliards de dollars de chiffre d'affaires d'ici
2005. A côté de ces sociétés à maturité,
des jeunes pousses apparaissent. Maxim Pharmaceuticals devrait lancer
prochainement la Maxamine, utilisable dans le traitement de nombreux
cancers. Enfin, Genset, qui vient d'opérer un virage stratégique
vers le développement de nouveaux médicaments, devrait
être très présent grâce à la Famoxine,
utilisée dans le traitement de l'obésité.
Les aspects juridiques ne sont pas pour autant évacués
sur ce segment. La recherche appliquée pose un problème
sérieux à la réglementation des brevets.
L'apport du décryptage du génome va permettre à
la médecine de se transformer. Elle va devenir plus précise
puisque chacun connaîtra sa carte génétique. Les
prescriptions seront ainsi personnalisées. Les plus fortes applications
devraient concerner le diagnostic et le traitement du cancer. Cette
transformation de la médecine aura pour conséquence de
réduire sensiblement les coûts de la médecine publique
en évitant tous les effets secondaires liés au traitement
et d'optimiser les tests cliniques tout en obtenant une meilleure efficacité
des médicaments.
Les premiers résultats concrets de la pharmacogénomique
pourraient apparaître d'ici 3 ou 4 ans.
Richelieu Finance : Claudine
Bayle
Gérante de portefeuille
Tél. : 01.42.89.00.00.
www.richelieufinance.fr
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