La position de Pernod Ricard.
La fusion en 1975 de deux fabricants de boissons anisées donne
naissance au groupe Pernod Ricard, qui est devenu depuis le numéro
cinq mondial. Afin de se recentrer sur les alcools, ces dernières
années, le groupe a tenté de vendre ses activités
boissons non-alcoolisées. Les multiples épisodes de la vente
d'Orangina ont ainsi émaillé les journaux.
Le rachat de Seagram.
Pernod Ricard et le britannique, numéro un mondial, Diageo ont
remporté la mise aux enchères des actifs de Seagram par
Vivendi Universal. Ils vont ainsi débourser près de 9 milliards
d'Euros. Pernod Ricard va contribuer à hauteur de 3.7 milliards
d'Euros, soit 38.6% du montant total de l'achat.
Médaille de bronze.
Suite à ce rachat, Pernod Ricard accède à la troisième
place mondiale du secteur des boissons alcoolisées. Les nouvelles
marques permettront au groupe de vendre 14 millions de caisses en plus,
il totalisera ainsi 38 millions de caisses vendus par an. Il se trouve
ainsi juste derrière le britannique Allied Domecq, qui totalise
39 millions de caisses et bien loin du premier incontesté Diageo
qui, après l'opération Seagram, vendra 95 millions de caisses
par an.
Parmi les cent premières marques du classement Impact International,
Diageo en déteindra dix-huit, Allied Domecq douze et le français
onze.
Nouvelle répartition du chiffre d'affaires.
Suite au rachat d'une partie des actifs de Seagram, Pernod Ricard va
acquérir de nombreuses marques comme les whiskies Chivas Regal,
Glenlivet, Glen Grant et Royal Salute, ainsi que le cognac Martell et
le gin Seagram's Extra Dry. A ces marques de renommée internationale
s'ajoutent des alcools leaders régionaux en Amérique latine
(Montilla, Orloff,
), en Asie (Royal Stag, premier whisky premium
en Inde). Pernod Ricard détiendra aussi les sites de production
et d'embouteillage de whisky de Seagram en Ecosse.
Ces différents rachats permettront d'équilibrer la répartition
du chiffre d'affaires. Ainsi la part des spiritueux passera de 7 à
11% en Asie, de 9 à 27% aux Etats-Unis, ramenant celle de l'Europe-Afrique
(hors France) de 46 à 37%.
Ces acquisitions vont permettre à Pernod Ricard de doubler les
ventes de ses activités vins et spiritueux, qui passeront de 1.8
milliards d'Euros en 2000 à 3.6 milliards en 2002.
Financement et impact.
Pernod Ricard va lancer un programme pour lever 5 milliards d'Euros.
L'argent levé supérieur au prix pour l'achat de Seagram
devrait permettre de procéder à d'autres opérations.
Cette argent est décomposé comme suit :
-3.5 milliards d'Euros remboursables sur cinq à sept ans (y compris
l'endettement antérieur).
-prêt relais de 1 milliard d'Euros (remboursables sur deux ans).
-émission d'obligations convertibles d'un maximum de 500 millions
d'Euros.
Le groupe français devrait aussi réaliser près de
deux milliards d'Euros de cessions. Elles proviendront des actifs non
stratégiques, provenant de Seagram mais aussi de ceux détenus
auparavant par Pernod Ricard. Il a donc décidé de se recentrer
sur le secteur des vins et spiritueux. Il va ainsi vendre toutes ces activités
" fruits transformés " et boissons non alcoolisées
dont notamment Orangina-Pampril, qui devrait normalement rapporter environ
762 millions d'Euros.
A cela, s'ajoutent les ventes de participations, comme celle dans le capital
de la Société Générale (1.2%) évaluée
à environ 280 millions d'Euros.
Avec l'opération Seagram, Pernod Ricard, considéré
parfois comme un conglomérat, change de visage en se recentrant
sur les vins et spiritueux. En outre, cette opération aura un impact
positif sur les résultats du groupe français dès
la première année. Pernod Ricard est ainsi devenu en quelques
jours.
Richelieu Finance : Claudine
Bayle,
gérante-analyste.
Tél. : 01.42.89.62.28.
www.richelieufinance.fr
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