epuis
qu'il est à la tête de Vivendi (anciennement Générale
des Eaux), Jean-Marie Messier, ou J2M pour les initiés, court de succès
en succès. Devenu numéro 1 français de la communication suite
à la reprise d'Havas, numéro 1 mondial dans l'eau avec le rachat
d'US Filter et leader de l'accès à Internet dans la téléphonie
mobile grâce à son partenariat avec Vodafone, la nouvelle entité
Vivendi-Universal devrait s'imposer largement dans le cinéma et la musique.
Le nouvel
ensemble Vivendi-Universal, né de la fusion Vivendi-CanalPlus-Seagram,
donne une nouvelle dynamique au groupe de Jean-Marie Messier. Avec une capitalisation
boursière qui devrait atteindre 120 Mds Euros, le nouveau groupe devrait
devenir le numéro 4 mondial de la communication.
Bien qu'il soit encore loin de la star de la communication Aol-Time Warner dont
la capitalisation est de 230 Mds USD, l'acquisition des Studios Universal va fortement
renforcer le pôle communication du groupe. L'objectif d'une telle croissance
externe est en effet d'alimenter les réseaux câbles, télévision
et Internet, en production cinématographique. Cependant, J2M a bien précisé
que la direction des studios resterait entre les mains d'américains. Quoiqu'il
en soit J2M permet à son groupe d'aacquérir une stratégie
globale allant de la production à la distribution de films.
Vivendi
Communication s'enrichit non seulement des activités précédentes,
mais aussi d'Universal Music Group et des activités câble et Satellite
de Canal+. Cela soulève par ailleurs le débat sur la valeur intrinsèque
de Canal +. En effet, le traitement des actionnaires de Canal +, grand perdant
de cette opération, qui se verront attribuer deux actions Vivendi et une
action Canal + Programme (Production et diffusion de programme en France) valorisé
autour de 5 Euros.
De plus,
d'autres critiques fusent sur l'opération globale. Ainsi certains se plaignent
du prix d'achat trop élevé de Seagram (autour de 40 Mds d'USD),
même si la vente de son activité " vins et spiritueux "
au britannique Allied Domecq devrait permettre d'éponger sa dette de 6,6
Mds d'USD. D'autres mettent en doute la stratégie interne de J2M qui ambitionne
de développer parallèlement les pôles télécommunication,
T.V. et Internet très consommateurs de fonds propres.
Outre ses
participations dans BskyB à hauteur de 21% et dans Havas Advertising pour
20%, Vivendi-Universal dispose de quatre grands pôles cotés en bourse
à travers Sogecable, Vivendi Environnement, Studio Canal et " Canal+
Programme ". Malgré l'importance de Vivendi Communication, Vivendi
n'oublie pas ses branches traditionnelles qui, pendant plus de 100 ans, ont fait
du groupe ce qu'il est aujourd'hui. Que ce soit dans l'aménagement, la
construction ou l'eau, le groupe entend bien rester parmi les leaders sur ces
différents secteurs. Ainsi, après plus de six mois de négociations,
EDF et Vivendi ont officialisé leur rapprochement dans les services liés
à l'énergie. Leur société commune Dalkia Holding devrait
générer un chiffre d'affaires de 3,5 Mds d'euros et offrir une offre
énergétique globale à la fois de fourniture d'énergie
et des services liés.
Hasard
du calendrier ou acte délibéré, l'annonce de la fusion avec
le canadien Seagram et la chaîne française Canal+ a succédé
au lancement d'un portail mobile multi-accès offrant plus de 200 services
exclusifs. L'objectif de ce site Vizzavi est donc clair : il s'agit pour Vivendi-Communication
d'ancrer sa stratégie Internet et de s'imposer à terme comme le
premier fournisseur d'accès français. Par le passé, le groupe
avait déjà lancé un tel projet en développant un partenariat
avec AOL France, mais n'avait jamais réussi à s'imposer comme le
numéro 1 français ne comptant que 600.000 abonnés. L'accord
avec AOL infructueux a donc été rompu. Quant à l'accès
fixe à Internet, c'est-à-dire à travers la télévision
et le PC, Vivendi prépare une offre accessible via Canal+ et Canalsatellite.
A horizon
2001, les analystes anticipent un chiffre d'affaires de Vivendi-Universal autour
de 28 Mds EUR. En comparaison sectorielle, sa croissance devrait être élevée,
tirée par l'internet qui, grâce aux téléphones mobiles,
aux consoles de jeux et à la télévision interactive, devrait
largement bénéficier au groupe. Enfin les télécommunications
et les activités de Canal+ à l'étranger seront aussi des
vecteurs décisifs de développement.
Le groupe offre donc à terme de bonnes perspectives boursières même
s'il sera nécessaire de maîtriser sa dette et si le challenge reste
risqué.
Nathalie
PELRAS / Richelieu Finance
Gérante du FCP TECH NET
www.richelieufinance.fr
Tel : 01 42 89 00 00
Tous
droits réservés - Reproduction même partielle interdite sans
autorisation préalable
|