avez-vous quel site web a connu la plus forte croissance de popularité de toute l'histoire d'Internet ?
Celui qui fait aujourd'hui partie des 10 sites les plus fréquentés devant les fameux Amazon et eBay ... alors qu'il était totalement inconnu il y a moins de six mois ?
Allez encore un indice: c'est l'un des rares sites commerciaux à ne rien vendre ...
Mieux, au lieu de faire payer pour le logiciel qu'il distribue, il paye pour qu'on l'utilise.
C'est sans doute ce qui explique son succès phénoménal et ce qui a poussé plus de 3 millions d'internautes à devenir clients, ou plutôt partenaires, de ce site appelé AllAdvantage.com.
En début d'année, les créateurs de cette société ont constaté que les sites web se couvrent de plus en plus de publicités que l'œil de l'internaute s'habitue à ignorer tout aussi rapidement.
Un taux de clic sur les pubs en chute libre, des internautes agacés par ce perpétuel défilement d'images non sollicitées... Il n'en fallait pas plus pour qu'ils aient une idée géniale qui a séduit non seulement les internautes, mais également les annonceurs et surtout les investisseurs de la Silicon Valley qui viennent de souscrire à une augmentation de capital de 31 millions de dollars !
Cette idée simple est la suivante: puisque que les surfeurs en ont assez de voir des publicités à chaque page visionnée et qu'ils refusent de plus en plus de cliquer sur ces bannières imposées, pourquoi ne pas les motiver un peu en les payant pour qu'ils fassent un peu attention ? Le résultat en est un logiciel qui affiche une petite bannière de publicité sur l'écran de l'utilisateur tout en comptabilisant le temps qu'il passe sur le net, et il est rémunéré 50 cents (3 francs) de l'heure pour faire un peu plus attention à ces publicités plutôt qu'aux autres...
La seconde idée géniale de la société a été de ne pas investir un centime dans la promotion de son service, mais de motiver ses partenaires en les rémunérant pour trouver d'autres partenaires. C'est ainsi qu'un partenaire d'AllAdvantage touche non seulement 50 cents de l'heure pour surfer sur le net, mais qu'en plus il perçoit 20% des gains de tous les gens à qui il a conseillé de s'inscrire également à ce service.
Mais la dernière trouvaille est celle qui a vraiment permis à la société d'atteindre le top des charts: de calquer un schéma de vente pyramidal à la distribution du logiciel. C'est ainsi que le partenaire touche pour ses heures de surf ainsi que pour celles des gens qu'il a directement conseillé, mais aussi pour celles des partenaires conseillés pas ces partenaires, qui ont eux-même conseillés etc...
Le schéma est bien pyramidal et à croissance exponentielle, mais comme il n'y a pas vente ou obligation d'achat pour adhérer au système, celui-ci reste dans la plus parfaite légalité.
En imaginant que l'on surfe uniquement après 22 heures en bénéficiant du contrat "Primaliste Internet" de France Telecom, cela ramène le coût de l'heure de surf nocturne à moins de 1 franc !
Et avec l'hypothèse minimale consistant à penser que chaque partenaire réussi à convaincre deux personnes de devenir également partenaires à leur tour donne le surprenant résultat qui suit :
Gains
en US $ |
Partenaires
par niveau |
Gains
horaires |
Gains (*)
mensuels |
|
0.50 |
1 |
0.50 |
15.00 |
0.10 |
2 |
0.20 |
6.00 |
0.05 |
4 |
0.20 |
6.00 |
0.05 |
8 |
0.40 |
12.00 |
0.05 |
16 |
0.80 |
24.00 |
0.50 |
32 |
1.60 |
48.00 |
|
Total |
63 |
3.70 |
$111.00 |
(*) En surfant une heure par jour.
| |
Soit un gain mensuel
de 666 francs
pour surfer
une heure par jour
sur Internet !
|
|
Cette offre est déjà très séduisante en elle même, mais AllAdvantage a fait des petits, et ce sont aujourd'hui pas moins d'une vingtaine de sociétés qui se battent sur ce marché à peine éclos.
Imaginez ce que pourrait donner la rémunération d'un internaute inscrit à tous ces services et surfant 24h/24... 666 F x 24 h x 20 stés = 319.680 francs par mois ! Cela donne à réfléchir non ?
Nouveaux modèles économiques
Le schéma économique et la viabilité de ces sociétés dites de "surf rémunéré" (GP2S - "Get Paid to Surf " selon la terminologie anglaise) est loin d'être établi car la motivation principale de bon nombre de participants à ces services est de s'enregistrer à un maximum d'entre eux et de passer le plus de temps possible sur le Net, non pas par amour de la publicité, mais par appât du gain.
Mais ils seront malgré tout beaucoup plus réceptifs à "leurs" publicités plutôt qu'aux publicités "forcées" qui leur sont imposées par les sites qu'ils visitent... Quand ils n'ont pas déjà installé un utilitaire dont le seul but est justement de filtrer ces publicités agaçantes et non sollicitées !
La conséquence en sera forcément une réduction majeure des tarifs publicitaires classiques sur internet (i.e. publicités intégrées aux sites et donc non rémunératrices) et une recomposition forcée de l'économie virtuelle autour des "payeurs" et au détriment des simplement "gratuits".
D'autant que les projets pullulent... Après le surf rémunéré, certains se sont également attaqués aux hébergeurs de web-email en fournissant un service de boite aux lettres identique, mais avec une rémunération (de quelques cents) par email envoyé ou reçu ! D'où la mort annoncée à plus ou moins long terme de tous les Hotmail ou autres CaraMail, qui ne sont eux que gratuits...
Plus près de nous, le fournisseur d'accès gratuit Free4U quant à lui, n'a rien trouvé de mieux pour fidéliser ses futurs utilisateurs que de leur distribuer une partie de son capital...
La lutte fratricide que se livrent Yahoo-Geocities et Lycos-Tripod à récemment poussé ce dernier à offrir une rémunération aux webmestres ayant des sites populaires en leur reversant une partie des revenus publicitaires générés par les publicités affichées sur leurs sites.
Des idées de développements encore plus surprenantes ne manquent pas:
- Chat rémunérant les bavards,
- Moteur de recherche rémunérant les chercheurs,
- Site de jeux on-line rémunérant les joueurs !
C'est ainsi que GotoWorld, créée juste après AllAdvantage, distribue depuis quelques jours son navigateur en France. Celui-ci, basé sur Internet Explorer est doté de fonctionnalités étonnantes. Non seulement il permet de traduire instantanément toutes les pages visitées en français, mais il intègre de plus un module de traduction "live" permettant à deux personnes parlant des langues différentes de chatter entre eux ! Son menu intègre bien entendu une bannière publicitaire et le schéma de distribution pyramidal et rémunérateur pour les conseiller a également été retenu.
De son coté, la Société ePilot distribue une petite application qui permet de remplacer toute utilisation d'un annuaire de recherche. Celui-ci, intégré à la barre des taches de l'utilisateur indique non seulement les meilleurs sites de chaque catégorie, mais donne de plus les liens de sociétés partenaires indiquant combien celles-ci sont prêtes à payer pour que l'on passe quelques minutes sur leur site. Chaque utilisateur d'ePilot en conseillant un autre est également rémunéré comme pour toutes les offres listées ci-dessous.
Pour ceux qui demandent à un moteur de recherche plus qu'une URL, CashSurfers permet de faire une recherche sur le web qui est non seulement efficace, mais également rémunératrice.
Il y a même CrewDesign qui "loue" l'ordinateur de ses membres pour faire des calculs quand ils sont off-line !
MailBits quant à elle reverse 3 francs pour chaque personne s'abonnant à une mailing list, tandis que Acop et OneSight payent elles pour remplir des questionnaires.
Et quand on a fini tout ce travail fatiguant sur le net, pourquoi ne pas s'offrir quelques instants de détente sur les sites de WackyWare ou de TwistedHumour qui payent pour lire des blagues !
Pour les passionnés de jeux de casino, il y a également Iwin et PrizeCentral où l'on peut jouer sans rien miser de sa poche et gagner.
Sans parler de StockGeneration qui est une bourse virtuelle où les cours n'arrêtent jamais de monter et dont la croissance depuis bientôt deux ans atteint 10% par mois. Circulent sur le net des copies de chèques de plusieurs centaines de milliers de dollars de gens ayant même investi leurs dernières économies dans ce casino installé dans un paradis fiscal des Caraïbes.
Nous ne sommes qu'encore qu'au début de cette nouvelle aventure et les profits mirifiques dégagés par les "vieilles" sociétés du net qui ne sont que gratuites devraient se ressentir de l'émergence de ces nouveaux schémas économiques plus partageurs qui ne concernent encore que moins de 5% des internautes.
A ce rythme là, il ne manque plus qu'une banque distribuant son capital à ses clients ou les payants pour emprunter chez elles plutôt que chez le concurrent d'en face pour que la net economy devienne réellement un pays de cocagne où il fera bien mieux vivre que dans la RL (real life) !
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