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ne se passe pas une semaine sans qu'une Offre Publique d'Achat ou OPA ne soit
lancée !
Le dernier
exemple en date, la Bourse de Stockholm a lancé une opération (OPA)
hostile sur la Bourse de Londres. L'activité de cette Bourse est nettement
moins importante que sa " proie " : les actifs échangés
sur la Bourse de Londres représentent plus de 6 fois celle de Stockholm.
Ainsi le montant moyen traité par jour en 1999 a été de 13.49
milliards de dollars (près de 100 milliards de Francs) pour la Bourse de
Londres contre " seulement " 2.21 milliards de dollars (plus de 16,3
milliards de Francs) pour la Bourse de Stockholm.
Petite
nuance : ce n'est pas la Bourse de Stockholm qui lance une OPA sur la Bourse de
Londres, mais la société gérant la Bourse suédoise
appelée OM Gruppen sur son équivalente anglaise, le London Stock
Exchange ou LSE. Ces deux sociétés de gestion n'ont en effet pas
une grande différence de taille. Ainsi l'offre d'OM Gruppen sur le LSE
est évaluée à 1.5 milliards d'Euros (près de 9.9 milliards
de Francs) paraît cohérente. OM Gruppen propose un échange
d'actions et une rémunération en liquide pour les actionnaires du
London Stock Exchange. De plus, OM Gruppen met en avant la création de
valeur pour l'actionnaire et la parfaite adéquation entre Stockholm et
Londres.
L'OPA
d'OM Gruppen sur le London Stock Exchange s'oppose à l'accord qui était
en passe d'être signé en Septembre 2000 entre ce dernier et son homologue
allemand, la Deutsche Börse. Le London Stock Exchange et la Deutsche Börse
avaient projeté de fusionner pour donner naissance à iX. Le capital
de cette nouvelle société devait être réparti à
part égale entre les actionnaires du London Stock Exchange et de la Deutsche
Börse. L'offre suédoise remet en question le projet iX.
Les Anglais
et les Suédois sont plus proches culturellement. De plus, " le London
Stock Exchange garderait sa forte position avec OM Gruppen, un fournisseur technologique
leader à ses côtés; c'est une très sérieuse
alternative à iX " a indiqué Stenhammer, le président
d'OM Gruppen. Pour contrer cette offre, Francfort se préparerait selon
Rolf Breuer, président du conseil de surveillance de Deutsche Börse
(DB) (société gérante de la Bourse allemande) à changer
l'accord existant de fusion entre Londres et Francfort en une OPA amicale pour
les actionnaires du London Stock Exchange. Ainsi Francfort apparaît comme
le chevalier blanc le plus probable, même si l'aide d'autres Bourses, comme
Milan et Madrid, n'est pas à exclure.
De leur
côté, les Français avaient pris les devants en annonçant,
le 20 mars dernier, un accord de fusion avec Bruxelles et Amsterdam, pour créer
une société concurrente appelée Euronext. La date de clôture
de la fusion a été fixée au 22 septembre prochain et la totale
intégration technique, c'est-à-dire la mise en place des premières
cotations, devrait avoir lieu lors du premier trimestre 2001. Ainsi courant 2001,
il sera normalement possible de passer des ordres à la Bourse de Paris
sur des sociétés qu'elles soient côtées à Amsterdam,
à Bruxelles ou à Paris. L'accord entre ces trois places prévoit
une répartition des rôles proportionnelle à la taille des
sociétés : la société Euronext sera de droit néerlandais,
les réunions prendront place à Bruxelles et Paris Bourse SA détiendra
60 % de la nouvelle société.
Tous ces
rapprochements des Bourses européennes sont évidemment stratégiques.
Les intérêts directs pour les actionnaires de ces pays sont notamment
l'augmentation de la liquidité du marché, c'est-à-dire que
une hausse des échanges sur les actions, la baisse des frais de courtage
du fait de la réduction des coûts techniques de routage des ordres
et de la concurrence accrue des coutiers. Pour certaines actions étaient
cotées simultanément sur plusieurs marchés (par exemple,
ABN AMRO ou Royal Dutch qui sont à la fois côtés à
Paris et à Amsterdam), un unique marché impliquera une seule cotation
par valeur. Les actionnaires auront ainsi accès à plus de sociétés,
plus simplement.
Si nous
attendons la réaction de la Deutsche Börse suite à l'OPA hostile
du suédois OM Gruppen, nous suivrons également avec attention la
création d'Euronext qui devrait déterminer le comportement des investisseurs
individuels français pour quelques années.
A suivre
Fabrice
Lefevre Sory / Richelieu Finance
www.richelieufinance.fr
Tel : 01 42 89 00 00
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