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  Créez votre "Start-down" en moins de 30 jours
Dossier "Le Directeur" du 13 au 26 novembre 2000 par Jean Lançon

près avoir créé un lot de nouvelles fortunes - souvent relatives, si l'on tient compte du fait que bon nombre de rachats de start-ups se font en grande partie par cession ou échange d'actions, Internet dans sa cuvée 2000 présente ses premiers gadins, dont certains sont pour le moins spectaculaires. Suivez donc le mode d'emploi ci-dessus, et vous serez certains, vous aussi, d'être " tendance " et en phase avec la nouvelle mode d'Internet : la faillite.

Dépôt de bilan, plan de redressement, liquidation judiciaire… autant de mots qui vous ont souvent fait rêver, mais souvent les moyens ou l'ambition vous ont manqué. Pourtant, aujourd'hui, grâce à notre méthode infaillible résultant de notre longue expérience de six semaines de surf intense avec un FAI gratuit mais qui fait de la pub à télévision, vous aussi, oui, vous aussi, vous pouvez, en toute simplicité et à moindres frais, créer votre propre cyberentreprise, et connaître une gloire sans pareil dans les 30 jours qui suivent, au moment où elle devra cesser toutes ses activités.

Hormis un BAC+6 qui vous sera absolument nécessaire pour affronter de pleine face votre ration quotidienne de 7h30 de réunions marketing, hormis un costume BCBG de préférence aux couleurs pastel et avec une cravate pétard pour être remarqué au milieu de vos semblables au cours de vos 5 soirées cocktail hebdomadaires, vous n'avez pas besoin de grand chose pour accéder, vous aussi, à la notoriété dernier cri de la net-culture.

Notre méthode tient en cinq points essentiels, que grâce à un partenariat bannières / click-throughs / affiliate / branding conclu avec Sam-Mag, nous vous dévoilons ici gratuitement !

1. Oubliez les principes de base de l'économie

Surtout ne faites pas de chiffre d'affaires, ou alors veillez à ce qu'il soit ridicule. Ou encore, faites du chiffre, mais surtout veillez à vendre à perte (prix d'achat + 1 franc, et frais de port gratuits + carte de fidélité). L'idéal étant quand même un schéma de site 100% gratuit, sans publicité, sans programme affilié, où seule la collecte d'informations personnelles (et de préférence l'adresse e-mail car c'est la plus éphémère de toutes) permettra à vos experts en marketing de ne toujours pas trouver, dix ans plus tard, comment exploiter les données de façon rentable.

2. Montez votre business-plan en tout premier lieu

Ne vous empressez pas de faire votre site, car le plus important c'est l'argent. Et pas celui que vous allez gagner, mais celui que certaines personnes vont miser sur vous. N'oubliez surtout pas que la finalité absolue, c'est soit de mourir de façon prématurée, soit de vendre une peau de banane à prix d'or au nom de la Sainte Cyber-Economie. Donc votre outil le plus utile sera le business plan, car il vaut mieux un business plan plein de graphiques avec une logique économique inexistante, qu'un fonds de commerce sain sans business plan. C'est ça aussi, la nouvelle économie.

3. Misez sur la pub

Les spots TV, la presse, les bannières en ligne, mais aussi les autobus, les abribus, les camions de pompiers, sans même oublier les toilettes du bar-tabac en bas de chez vous, n'oubliez pas qu'aucun support ne doit être négligé. Vous devez co-mmu-ni-quer, véhiculer une image forte, dynamique, moderne, branchée. Et ne faites pas de chiches économies, car si vous perdez moins de 10 MF vous perdrez toute votre crédibilité.

4. Promettez la lune

Ne vous contentez pas de fournir un service gratuit. Offrez de l'argent à vos visiteurs, et veillez à ce que leurs gains soient proportionnels à leur fidélité. Plus ils font de PAP, plus ils doivent gagner. Tant pis si vos recettes publicitaires ne couvrent pas les frais, vos experts en marketing sauront tôt ou tard faire ce qu'il faut pour jeter l'éponge.

5. Embauchez massivement

Recrutez sans relâche. Quatre webmasters seront nécessaires pour mettre votre site en route (un pour les pages, un pour la base de données, un pour les JPEG et un pour les GIF). Au moins cinq personnes devront être embauchées à la comptabilité, vu le nombre de chiffres qu'il faudra maîtriser le jour où le succès arrivera. Bien sûr, une bonne douzaine de commerciaux feront du phoning à longueur de journée pour vendre 1.000 PAP à droite, 1.000 PAP à gauche, le tout bradé à 60FF HT le CPM. Pensez aussi à intégrer en moyenne un cadre supérieur pour deux employés : au-delà de deux, une équipe de salariés est ingérable. Et surtout, ne lésinez pas sur les salaires, vu que de toute façon, quand la faillite tant attendue sera enfin arrivée, les salaires non versés seront pris en charge par le GARP…

STOP !

Ici commence (enfin) la partie sérieuse de cet article. Pourquoi un préambule si long, me direz-vous ? Tout simplement parce que, parfois, même quand la réalité est bien présente dans l'inconscient collectif, insister jusqu'à la caricature totale et grotesque est nécessaire pour que certaines choses soient bien comprises.

On sait déjà le mal que les grands médias ont fait au particulier, en lui laissant croire qu'Internet est un immense libre-service où tout est gratuit. On commence aujourd'hui à voir poindre à l'horizon l'ébauche d'une grande désillusion.

On sait aussi, avec les faillites de Boo.com, de Koobuycity.com et de tous ceux qui vont suivre, que cette surmédiatisation indécente a été lourde de préjudice pour les entreprises, qui, elles aussi, ont cru à un Eldorado numérique.

On sait maintenant qu'à moins de rester figés sur leurs scorings et confortablement assis sur leurs nuages en attendant l'averse, les financiers de la Nouvelle Economie vont réfléchir à deux fois avant de prendre leurs prochaines décisions, qu'il s'agisse de tours de tables ou de rachats, et qu'il est probable (ou du moins souhaitable) qu'ils accordent plus d'importance, à l'avenir, à des schémas économiques viables, plutôt qu'à des phénomènes de mode dont l'espérance de vie ne dépasse pas six mois.

En d'autres termes, le feu d'artifice de Nouvelle Economie est en train de prendre l'allure d'un pétard mouillé, et après les engouements excessifs suivis de dégringolades qui ne le sont pas moins, cette nouvelle économie va bien sagement venir se fondre dans la " vieille ", son aînée, qui fait ses preuves depuis des siècles, et nous prouve aujourd'hui qu'il est des domaines où vouloir réinventer la roue ne sert strictement à rien.

Bien sûr, le commerce électronique a un avenir certain. Bien sûr, les perspectives d'une entreprise en ligne sont énormes, et ses espérances de croissance sont phénoménales. Mais il faut, plus que jamais, que les fondations de cette entreprise soient saines : l'ouragan emportera moins facilement une masure de 30m2 bâtie dans la pierre au siècle dernier, qu'une maison de 400m2 construite en préfabriqué sur un sol meuble.

A moins d'avoir des millions de francs à perdre pour ne pas les donner au fisc, à moins d'avoir la patience de voir vos directeurs financiers vous faire perdre des sommes colossales pendant dix ans, soignez avant toute chose la cohérence économique de votre entreprise si vous faites du business sur Internet.

Il y a donc trois morales à cette histoire :

- Respectez les marges vitales de votre marché,
- Optimisez vos coûts d'achats et de logistique,
- Kasskooye.com avait bien raison.

Jean Lançon,
http://www.MJPRESSE.com

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