onséquences
logiques à l'avènement de l'ordinateur et de sa démocratisation,
le secteur des nouvelles technologies tient le haut du pavé ces dernières
années. Les services qui y sont liés ont suivi le même trend
de croissance.
Considérée
pendant très longtemps comme un poste de coût, l'informatique est
apparue à juste titre au milieu des années 90, comme un centre de
profit car elle permet aux entreprises de faire des économies substantielles
et d'améliorer ainsi leur position concurrentielle. Les budgets investis
par les entreprises, quel que soit leur secteur d'activité, ont donc considérablement
augmenté. Majoritairement dédiés, au début des années
90, aux matériels, ces budgets se sont de plus en plus orientés
vers les services qui représentent aujourd'hui près de 70% des dépenses
totales.
Après
la modernisation nécessaire de l'outil informatique, l'arrivée de
l'Euro et le passage obligatoire à l'an 2000 ont amplifié de façon
considérable, mais sur une période limitée (1997-1999), les
budgets alloués.
L'avènement
d'Internet et la nécessité pour ces mêmes entreprises d'assimiler
cette nouvelle technologie a pris le relais de cette croissance ; Internet transforme
la demande. Les systèmes d'information des entreprises doivent ainsi intégrer
l'ensemble de la chaîne de traitement, depuis le site web jusqu'à
la livraison en passant par la gestion de la relation commerciale et celle de
la chaîne logistique. Le " e-commerce " induit également
des systèmes d'information capables de gérer la sécurité
sans laquelle il ne peut y avoir de commerce en ligne.
L'accélération
de la convergence de l'informatique et des télécommunications (notamment
liée à l'arrivée de la fameuse norme UMTS) entraîne
une adaptation de ces même systèmes d'information.
Cette tendance de fond (croissance des investissements) s'accompagne d'une tendance
à l'externalisation de plus en plus forte. En effet, les grandes entreprises
se recentrent depuis maintenant plusieurs années sur leur métier
de base afin d'améliorer leur rentabilité et ont pris conscience,
non seulement du rôle vital de l'informatique en tant qu'atout compétitif,
mais de la nécessité de l'externaliser afin de la faire gérer
par des spécialistes.
Premières
bénéficiaires : les SSII
(Sociétés de Service en Ingénierie Informatique)
Après
une année 1999 exceptionnelle pour l'ensemble des acteurs (effets euro-2000
oblige !), l'année 2000 apparaît comme un exercice de transition.
En effet, la première partie de l'année a vu la demande se tarir
du fait de la vérification des systèmes d'information après
le changement d'année, retardant la mise en uvre des nouveaux projets.
De plus, la forte croissance de la demande induit un besoin en ressources humaines
de plus en plus important et les SSII doivent prouver leur capacité à
employer et fidéliser leurs salariés, première richesse de
ces sociétés.
Cette pénurie de main d'uvre, amplifiée par le passage aux
35 heures, la nécessité d'atteindre une taille critique et de pouvoir
proposer une prestation globale à la clientèle poussent les SSII,
à l'instar d'autres secteurs, dans un mouvement de concentration. La récente
fusion d'Ernst & Young et de Cap Gémini, celle annoncée début
septembre entre Atos et Origin (filiale informatique du néerlandais Philips)
le prouvent.
Si le
marché a, ces deux dernières années, plébiscité
les SSII (leur parcours boursier en témoigne), les incertitudes évoquées
ci-dessus ont installé une certaine défiance des investisseurs à
leur égard. Certes les perspectives restent favorables, mais les investissements
nécessaires pèsent, à court terme, sur leur rentabilité
et les taux de croissance affichés, du fait d'une base de comparaison 1999
très élevée, paraissent insuffisants. Seules, les pures web
agencies ou hébergeurs, inexistants il y a encore 2 ans ont pu afficher
des taux de croissance insolents. Leurs pertes aussi.
Après
une quasi-stagnation des cours de ces valeurs durant l'été, celles-ci
semblent relever la tête depuis mi-août. Cette hausse provient en
partie des bons résultats annoncés mais surtout de valorisations
qui peuvent apparaître faible au vu de leurs perspectives et comparativement
à des valeurs technologiques nettement plus chères.
Si la reprise de l'activité (c'est à dire le retour à une
croissance annuelle supérieure à 15%) n'est pas attendue avant la
fin de l'année, il n'en reste pas moins que les SSII sont les rares sociétés
à bénéficier d'une très forte visibilité. L'exemple
d'Atos, dont le chiffre d'affaires est à plus de 50% récurrent,
du fait de contrats pluriannuels en témoigne.
François
Chaulet / Richelieu Finance
www.richelieufinance.fr
Tel : 01 42 89 00 00
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