l'heure d'un tournant essentiel du procès Microsoft, semble se dessiner
un retour à des "valeurs enracinées", à savoir Unix et ses clones. Pas tellement
au niveau de l'utilisateur final qui, malgré une percée significative de Linux,
restent Windowsiens de façon largement majoritaire. En revanche, côté serveurs,
un bon vieil Unix semble garder sa cote de popularité sans évolution majeure,
tandis que le feu d'artifice évévementiel annoncé pour Windows 2000 Server semble
prendre des allures de pétard mouillé. Alors, quelle plate-forme en définitive
?
Difficile
de prédire ce qu'il en sera dans quelques années, même s'il y a fort à parier
que les deux plates-formes vedettes (école Unix / école Microsoft) cohabiteront
dans des proportions sensiblement voisines. Ce ne sera pas forcément une question
de qualité en soi, mais plutôt d'applications et d'ergonomie.
La société
Cobalt Networks a tout récemment acheté ChiliSoft,
qui a développé un noyau ASP destiné à fonctionner sur des plates-formes non-Microsoft.
Si les premières versions étaient d'un fonctionnement très approximatif, la version
courante, bien que pas encore parfaite, permet de répondre à de très nombreux
besoins ASP sans se laisser entraîner dans la spirale des licences d'utilisation
de licences d'utilisation de licences comme Microsoft
a su les inventer. Reste encore cependant un point délicat, celui des composants.
En effet, de nombreuses sociétés ont développé des produits tels ASPMail (envoi de mail via ASP), Sa FileUp (upload de fichiers), qui à
l'heure actuelle ne trouvent pas encore de correspondance dans le monde Unix.
L'utilisation d'ASP sous Unix reste donc à ce jour limitée à l'interfaçage d'un
site avec des bases de données, à la gestion des objets de session et à celle
des cookies, pour l'essentiel.
Signalons
que désormais, les deux middlewares "actifs" les plus en vue, à savoir ASP
et PHP, se retrouvent désormais dans une situation
de quasi-équité, puisque l'un et l'autre fonctionnent indifféremment sur les deux
plates-formes. Schématiquement, l'on peut également considérer qu'ils luttent
à armes égales dans la bataille de la compatibilité avec les différents formats
de SGBD, puisque la plupart des standards existants peuvent être interprétés par
les deux langages. Sauf que des formats comme Access ou SQL Server nécessiteront
de reposer sur une plate-forme Microsoft. Appeler une base SQL Server avec PHP
sur Unix, par exemple, exigera donc la présence d'un second serveur qui supportera
la base SQL Server.
Entre Access
et SQL Server se situe MySQL, plus puissant que le premier mais moins
que le second s'il doit stocker un volume très élevé de données. Mais MySQL sait
"parler" aussi bien Unix que Windows. En revanche, il est gratuit pour le premier,
et payant pour le second.
Côté CGI,
Perl est uniformément reconnu sur les deux
plates-formes, tout dépendant en fait du serveur Web proprement dit. Mais tous
les serveurs Web professionnels savent prendre en compte le langage Perl. Toutefois,
notons que de nombreux scripts Perl sur le marché fonctionnent sous Unix mais
pas sous NT.
A l'usage,
il est facile de démontrer qu'un serveur sous Unix revient moins cher, à l'exploitation,
qu'un serveur sous NT. En effet, dans le monde Unix, sauf cas particuliers, il
n'y a quasiment que le hardware à payer. Les OS, qu'il s'agisse de Linux
ou de Free BSD, sont gratuits, et incluent en standard
le serveur Web le plus réputé : Apache. Les langages comme Perl ou PHP sont
également gratuits, ainsi que les SGBD comme MySQL, mSQL ou PostgreSQL. Certes la mjorité de ces produits
sont aussi utilisables sous NT Server ou Windows 2000 Server, mais la licence
de l'OS vous reviendra à environ 6.000 FF HT, ASP inclus en standard. ASP sous
Unix (version ChiliSoft) vous reviendra de 3.500 à 8.000 FF HT selon votre système
et les options retenues.
Si votre
station de travail est sous Windows, et que plus particulièrement vous construisez
vos bases de données avec Access, Windows NT ou Windows 2000 seront très probablement
plus adaptés à vos besoins, en ce sens où Access 2000 permet d'exporter en toute
simplicité les données vers une base SQL Server distante, et même de mettre cette
dernière à jour en direct grâce à l'option Lier les tables d'Access 2000.
Si vous
envisagez en revanche d'alimenter votre base de données via une interface Web,
votre décision dépendra alors de votre budget et de vos impératifs techniques.
Si Windows NT Server a fait d'énormes progrès en matière de stabilité et à grands
renforts de Service packs, l'on reste de loin des performances exceptionnelles
d'un système Unix qui, à niveau de configuration égale, se contentera de ralentir
en cas de très forte charge, mais ne plantera pas nécessairement. En revanche,
et à moins d'acquérir un Cobalt RAQ dont l'interface 100% Web "prend l'administrateur
par la main", vous aurez sans doute plus de chances de démêler un problème sous
NT Server grâce à son interface assez "user-friendly", que sous un Unix où il
vous sera nécessaire de "mettre les mains dans le cambouis", et pour lequel des
connaissances Unix assez élaborées seront nécessaires pour administrer votre système
en toute sécurité.
Notons
enfin qu'un challenger sérieux apparaît à l'horizon, à savoir Mac OS X Server, dont la prochaine
mouture réserve semble-t-il de bien agréables surprises à qui voudra s'y pencher.
Le principe de cet OS étant la combinaison d'un environnement Unix / Apache et
d'un middleware, WebObjects, le tout administrable
par le biais d'une interface "à la Macintosh".
Enfin,
n'oubliez pas de considérer les offres de Cobalt, IBM et Dell :
des serveurs en rack 1", complets, administrables par une interface Web, livrés
avec tout le package logiciel à une exploitation productive de vos sites.
Jean
Lançon,
http://www.jeanlancon.com
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