apital d'amorçage, premier ou second tour de table,
les hypothèses de départ lorsqu'on cherche
du capital ne sont pas très différentes :
les trois questions qui intéressent vraiment l'extrême
majorité des investisseurs sont " combien ?
", " quand ? " et " comment ? "
: combien mon investissement va-t-il rapporter ? Quand pourrais-je
encaisser ? Comment cela se passera-t-il ? Les bonnes réponses
à apporter sont, toujours dans l'ordre : " entre
cinq et dix fois la mise ", " entre un et trois
ans " et " par une acquisition ou une introduction
en bourse ".
On
se trompe souvent sur l'objectif réel des rendez-vous
avec les capitaux risqueurs : on croit qu'il va falloir
défendre la viabilité d'un concept, prouver
que tel ou tel secteur s'accommodera mieux d'un modèle
B2B et démontrer le potentiel d'un business modèle
à générer des profits alors qu'en réalité
les soldats du venture capital vous jugent souvent à
vos réponses concrètes à ces trois
questions simplissimes.
Si vous pouviez apporter des réponses très
pratiques à ces interrogations essentielles et des
preuves pratiques que ça se passera bien comme vous
l'avez prévu, ils signeraient tout de suite et des
deux mains. Bien évidemment, ça ne se passe
pas comme ça, les capitaux risqueurs ne sont ni des
banquiers, ni des prêteurs sur gagne et vous, vous
n'êtes pas alchimiste et vous n'avez pas trouvé
la recette infaillible pour faire du cash. Ou alors ne la
partagez pas !
Alors il faut bien montrer patte blanche et revêtir
l'habit du charmeur de serpent pour impressionner favorablement
ceux qui ont le pouvoir de dire " oui "... et
de signer des chèques. Loin de nous prendre pour
Bernard Maitre et Grégoire Aladjidi (Atlas), les
auteurs de " Les Business Models de la nouvelle économie
"(Dunod, 1999), nous dressons ici une liste pratique
des .
Pour sortir du lot, un projet doit reprendre à son
compte un certain nombre d'arguments difficiles à
contester pour des observateurs aguerris du milieu de la
netéconomie. N'hésitez pas à mentionner
des exemples si votre projet s'inspire d'un modèle
américain. cela peut contribuer à rassurer
votre investisseur.
Une parfaite connaissance de la place de marché
Les places de marché sont à la mode sur le
web et c'est un exposé détaillé du
produit, du marché et de ses acteurs historiques,
existants et à venir, qui vous sera demandé
lors de chacune de vos présentations. Il est évidemment
primordial que vous soyez absolument incollable sur tout
ce qui touche de près au service que vous entendez
proposer. Tous les moyens sont bons pour obtenir des informations
pertinentes et surtout celles qu'on n'obtient pas en deux
clics sur le Journal du Net !
Diplôme d'HEC et fondateur de Mangolife.com, un site
de partage de photos en ligne qui a vu le jour au début
de l'été 2000 grâce au soutien de quelques
business angels, Vincent Thibaudat n'avait pas manqué
d'astuce pour obtenir des informations confidentielles sur
le marché qu'il convoitait. Il avait notamment contacté
Zing.com, le leader américain du genre, pour leur
proposer d'acheter une licence d'exploitation de la technologie
pour l'Europe. De fil en aiguille, par téléphone
et par email, il avait recueilli une série d'informations
confidentielles sur le business modèle de Zing, les
taux de transformations et même les bogues techniques
du service.
Il avait, de la même façon, contacté
Yahoo ! pour en apprendre davantage sur leurs stratégies
et leurs résultats en terme de photo-sharing et même
visité des salons professionnels où, jouant
le rôle d'un internaute candide, il poursuivait son
enquête auprès de ses principaux concurrents,
Photoways, Wistiti.fr et Picbull.com...
Une identité forte
Les noms de sites pertinents sont certes de plus en plus
difficiles à trouver mais grâce à des
outils en ligne efficaces comme l'assistant " Domain
Fast Find " de Register.com, on a automatiquement accès
à des combinaisons de mots en temps réel et
même vérifier en un coup d'il ceux qui
sont déjà déposés. Alafolie.com
qui a levé 67 millions auprès de trois fonds
au printemps dernier dispose d'un patronyme aussi convaincant
qu'aisément mémorisable. Il a d'ailleurs été
décliné en Italien et en Allemand puisque
les deux miroirs Allafollia.com et Alafoli.de ont vu le
jour début 2000, en attendant les versions espagnoles
et anglaises.
Mieux encore, la web TV Nouvo.com qui a levé 12 millions
de francs à l'occasion d'un premier tour de table
en mars 2000 auprès du troisième groupe de
presse français EMAP et d'investisseurs privés
comme Patrick Robin, tient un nom simple, court, branché
et efficace qui pourrait être vraisemblablement utilisé
sous d'autres cieux.
Une équipe complémentaire
A l'heure où les VC suggèrent de plus en plus
souvent d'intégrer un manager senior dans les start-up
qu'ils soutiennent, il est bon de se présenter devant
eux avec une équipe compl. Comme Xavier Schallebaum
d'Appolo Invest le confie : " dans bien des dossiers
de " jeunes pousses " que nous avons traités
, ce sont les hommes et leur complémentarité
affichée qui ont fait la différence. "
Sur le web, les compétences qui comptent vraiment
ce sont la technologie, le commerce et la connaissance de
l'outil web. Si un projet d'entreprise est collectivement
porté par un technicien, un commercial et un vrai
spécialiste du net, il bénéficiera
d'un avantage de principe.
Une logique de performance en ligne
Qu'il s'agisse de pages vues par visiteur, d'abonnés
à des services gratuits, de membres d'une communauté
éventuelle ou mieux de clients payants, la stratégie
de développement d'un site doit être quantifiable
au jour le jour. Sans parler de chiffre d'affaires, le but
premier de Net2One est de recruter des utilisateurs gratuits
et actifs et le service en comptait près de 200000
après 15 mois d'efforts. Pour Pierre Bourriez, PDG
du cybermarché Houra.fr, au delà l'essentiel
est de conquérir des parts de marché : d'attirer
de nouveaux clients et de fidéliser les anciens :
son enseigne virtuelle avait rameuté près
de 20000 acheteurs en 6 mois.
Mais pour un site à caractère journalistique
et qui ne propose ni service pratique particulier, ni produits
en vente, l'obsession de la performance doit consister à
augmenter le nombre de pages vues par session unique et
le nombre d'abonnés à des lettres d'information
qu'on sait très efficaces en terme de fidélisation.
Dans le domaine du sport par exemple, il est étonnant
de constater que le dernier site arrivé, Sporever,
le site de l'animateur Patrick Chêne, soit le seul
à proposer sur sa page d'accueil la possibilité
de s'abonner à une lettre d'information. Aucun des
autres acteurs du marché, Sport24.com, Sportal.fr,
France.Sports.com ou Léquipe.fr, pourtant plus légitimes
et autrement expérimentés, n'a mis en place
ce stratagème pourtant élémentaire
et fondamental.
Une
technologie propriétaire
L'une des plus belles preuves du potentiel d'expansion d'un
projet internet tient dans la technologie sur laquelle il
repose, à plus forte raison si celle-ci est transposable
à l'identique dans d'autres contextes linguistiques.
Le programme d'enchères entre particuliers d'Aucland.fr
a ainsi permis à la société de Fabrice
Grinda de s'installer avec succès en Italie, en Espagne
et au Royaume-Uni, en attendant une couverture complète
des pays scandinaves.
Sur Internet, ce qui marche dans un pays, peut très
bien fonctionner dans les autres d'une façon similaire.
A la tête d'Aucland depuis sa création, Fabrice
Grinda qui a déjà lancé en plus du
site français, Aucland.es (Espagne), Aucland.it (Italie),
Aucland.co.uk (Royaume Uni) et Aucland.dk (Danemark), expliquait
que l'économie d'échelle d'une technologie
commençait à fonctionner à partir du
lancement du quatrième site international.
Le premier site consacre le modèle technologique
et est censé valider le business modèle, le
second permet de découvrir les coûts d'installation
et d'infrastructures à l'étranger, le troisième
sert à optimiser les délais de " time
to market " (la période qui va de l'accouchement
du concept au lancement du produit) et, à partir
du quatrième, on peut commencer à gagner de
l'argent sur le plan local.
Un potentiel viral
Le potentiel viral d'un service internet, ce sont les moyens
qu'on donne et les avantages qu'on réserve à
un usager du service pour qu'il ramène d'autres utilisateurs.
Un effet boule de neige... A l'heure où les coûts
d'acquisition des visiteurs sont élevés, le
discours de la stratégie virale est particulièrement
bien reçu par les investisseurs. Application de base,
le célèbre bouton (ou le lien) " recommandez
cette page à un ami " qui s'est répandu
sur tous les sites de contenu à la vitesse grand
V.
Ukibi, une entreprise américano-française
basée à la fois à New York et dans
le Silicon Sentier, propose un service qui permet de gérer
son carnet d'adresses email directement en ligne (très
utile pour en sauvegarder des copies). C'est aussi un fabuleux
programme sur le plan viral.
Jugez plutôt : on a la possibilité de transférer
son carnet d'adresses Outlook ou Eudora sur un compte Ukibi
online. Dès que c'est fait, on nous propose d'avertir
toutes les personnes dont les adresses figurent dans le
carnet sur les fonctionnalités exceptionnelles de
ce service gratuit. Impressionnant ! Rassurez-vous, nous
aurons l'occasion, dans la suite de cet ouvrage d'étudier
la mise en place de stratégies virales sur Internet.
Une cible identifiée
Pour positionner une offre, il est primordial de définir
clairement à qui l'on s'adresse. Il est tout aussi
fondamental de s'assurer que les services proposés
et le langage utilisé correspondent précisément
aux attentes des internautes visés. Kazibao a fait
le choix de proposer des espaces de communication, de rencontre
et de dialogue aux jeunes adolescents.
Sur le site lui-même et dans la stratégie de
communication de Kazibao , on retrouve ainsi des slogans
rassurants pour la cible du type " Kazibao est interdit
aux adultes " ou bien " Adozone, c'est pas pour
les mômes ". On entend parler de tribus, de skate,
de pokemons et ça bouge dans tous les sens. Le concept
semble séduire puisque le site attire 10000 nouveaux
membres chaque mois, qu'il va se décliner en Allemand,
en Anglais et en Espagnol et qu'il s'est introduit le 1er
juin 2000 au nouveau marché de la Bourse de Paris.
Des
partenariats stratégiques
Sur Internet, on n'existe pas tout seul. Les partenariats,
caractérisés par des échanges de liens,
de logos, de trafic, de contenu ou de promotion, demeurent
les clés de la visibilité. Il est toujours
bon de pouvoir compter sur quelques grands noms du web qui,
non seulement vont permettre de booster le projet au moment
où il en aura le plus besoin (au départ) mais
encore vont rassurer les observateurs quant à la
crédibilité du dossier dans son ensemble.
Plutôt que de vendre le contenu produit en interne,
Sylvain Le Borgne, le fondateur d'Actustar, site de l'actualité
people, a très tôt essayé de l'exposer
à titre gracieux sur des sites portail à forte
visibilité. Ainsi, on peut retrouver quotidiennement
les informations d'Actustar sur TF1.fr, Yahoo !, LibertySurf
et Spray, ce qui permet à cette start-up de Montigny
le Bretonneux de couvrir le marché d'une manière
assez exceptionnelle.
Un business modèle
Toute la bonne volonté du monde n'y changera rien
: si vous ne savez pas exprimer clairement un moyen de gagner
de l'argent avec un nouveau service, vous risquez de rencontrer
de sacrées difficultés pour intéresser
des investisseurs. Le business modèle pour la start-up,
c'est l'application industrielle pour le chercheur : on
sait que c'est vital mais on travaille sur autre chose.
La question du financement des " jeunes pousses "
s'apparente aux problèmes des scientifiques qui auraient
besoin d'argent privé pour accélérer
les études mais qui ne sont pas encore en mesure
de trouver des applications industrielles à leurs
découvertes. Pas d'applications évidentes,
pas de rentabilité en vue, pas d'argent ! C'est un
peu bref mais c'est tellement vrai. Mais si vous lisez ce
livre, c'est pour changer tout ça, n'est-ce pas ?
La suite est à lire sur le livre " Netentreprises
: réussir online "
Philippe
Monteiro Da Rocha et Fabrice Boutain
Co-Auteur
du Best-Seller " Netentreprises : réussir online
", Ed Campus Press Co-écrit par Fabrice Boutain et préfacé
par Orianne Garcia .Ce livre Accompagne et conseille, point
par point, les entrepreneurs depuis la validation de leur
concept jusqu'à la formulation d'un business modèle viable,
en passant par la mise en place des stratégies "e-trafic".
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ce livre : www.amazon.fr
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