nnoncée depuis quelques temps, l'introduction
d'Orange en bourse est présente actuellement sur
le petit écran et dans la presse. France Telecom
introduit sa filiale mobile, après Wanadoo, son portail
internet. France Telecom espère ainsi lever assez
d'argent pour pouvoir réduire son endettement, qui,
suite à la croissance externe et au prix des licences
UMTS, a atteint des "niveaux records".
Histoire
d'Orange.
Lancée en avril 1994 et détenue par le conglomérat
Hong Kongais Hutchison, la société Orange
a été revendue en 1999 à l'allemand
Mannesmann. Suite à l'OPE du britannique Vodafone
sur Mannesmann, début 2000, l'anglais se voit dans
l'obligation de vendre Orange afin d'éviter tout
problème lié à une situation de monopole
(anticoncurrentielle). Ainsi France Telecom a acquis Orange
UK en mai 2000 pour 40 milliards d'Euros. A cela, il faut
ajouter la reprise de 3 milliards de dettes et le coût
de 6.7 milliards pour la licence UMTS anglaise. On saisit
mieux pourquoi France Telecom veut introduire sa nouvelle
filiale.
La société Orange (Orange SA), qui va être
introduite en février 2001, est composée d'Orange
UK, mais aussi d'Itinéris et de toutes les participations
et filiales des deux groupes.
L'entité ainsi créée, se positionne
comme une des leaders du mobile en Europe.
Soutien
de France Telecom.
Le soutien de France Telecom offre de nombreux avantages
pour Orange comme le partage des réseaux (Equant,
NTL), les portails et les contenus proposés par Wanadoo
(premier en France et au Royaume-Uni, cf l'article "
Un Français et un Italien sur le podium : Wanadoo
et Tiscali. "), ....
En France, la prédominance de France Telecom explique
en grande partie la position de leader d'Itinéris
détenant plus de 48 % de part de marché. De
plus, le réseau de distribution de France Telecom
est le plus complet en France. Ce dernier dispose aussi
d'une clientèle importante dans la téléphonie
fixe. Ces deux derniers faits constituent de grands atouts
pour Orange.
Le
groupe Orange.
Regroupant Itineris et Orange UK, Orange SA est présent,
à travers des filiales ou des participations minoritaires,
dans plus de dix-sept pays, dont dix en Europe (France,
UK, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Belgique, Suisse, Danemark,
Roumanie, Slovaquie). La société est aussi
titulaire d'une licence UMTS en Suède. Seul l'Espagne
fait défaut au maillage d'Orange en Europe.
Orange compte 30 millions d'abonnés en 2000 pour
un chiffre d'affaires de 11.6 milliards d'Euros. Elle se
place en seconde position dans son secteur des mobiles,
derrière Vodafone.
Synergies.
Suite au rapprochement des actifs mobiles dans Orange SA,
de nombreuses synergies sont attendues. L'implantation internationale
et la taille d'Orange devraient permettre de dégager
des synergies évaluées à 250 millions
d'Euros pour 2003. A cela s'ajoute 350 millions d'Euros
d'investissements de moins.
Le nouveau groupe va pouvoir exercer plus de pression sur
les équipementiers, utiliser de façon commune
les réseaux, négocier avec les fournisseurs
de contenus, réduire les coûts fixes (sièges
sociaux, administratif,
).
Les différentes filiales mettront en commun leur
avance technologique. La puissance de la marque Orange devrait
aussi permettre de conquérir plus facilement des
parts de marché dans un environnement très
concurrentiel.
Positionnement par rapport à la concurrence.
Comme indiqué auparavant, Vodafone est le premier
opérateur en Europe. A la différence d'Orange,
il détient des participations plus nombreuses en
Espagne et aux Etats-Unis.
La société est le leader incontestable du
secteur. Son alliance avec Vivendi Universal au sein du
portail Vizzavi constitue une grande opportunité
pour son avenir.
British Telecom est présent dans la plupart des pays
européens, mais il ne détient que des participations
minoritaires dans trois des principaux pays européens
(France, Espagne et Italie). Il vient de plus de perdre
sa place de numéro 2 en UK.
Deutsche Telekom (nº3 en Europe) est surtout présent
sur son marché. Ses efforts se concentrent plus sur
les Etats-Unis que sur l'Europe. Telefonica Italia Mobile
(nº4) s'est essentiellement implanté dans les
pays du bassin méditerranéen. Il est leader
dans son pays. Il dispose de l'avantage d'avoir acquis des
licences UMTS dans les pays où elles n'ont pas atteint
des prix élevés.
L'avenir.
La téléphonie mobile GSM devrait commencer
à rapporter des liquidités, permettant de
financer le coût d'achat des licences UMTS et le réseau
nécessaire à cette nouvelle technologie. On
évalue le coût d'une licence UMTS par habitant
à : 131 Euros en UK, 103 en Allemagne, 53 en France
et seulement 3 en Espagne.
Le prix d'attribution des licences a pesé sur les
cours des valeurs télécoms. En effet, de nombreuses
voix s'élèvent sur la rentabilité ces
licences à court et moyen terme. Pour l'instant,
nous ne pouvons nous baser que sur le succès de l'i-mode
au Japon (NTT Docomo) et des SMS (Short Message Service).
30 % des abonnées mobiles l'utilisent régulièrement
en Europe. Mais ce succès sera-t-il transposable
à l'Internet mobile ?
Orange apparaît comme un des leaders européens
dans le mobile.
France Telecom et son réseau, constituent un atout
majeur pour son développement et celui de l'Internet
mobile.
La question reste de savoir si l'UMTS sera un franc succès.
Richelieu Finance : Fabrice
Lefevre Sory,
Chargé du Développement Stratégique
Tél. : 01.42.89.00.00.
www.richelieufinance.fr
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