rai série TV à rebondissement, l'affaire Napster n'a peut-être pas fini de nous étonner. Dernier en date, mardi 31 octobre, Bertelsmann a annoncé qu'il retirerait sa plainte contre Napster. Il l'aiderait à se développer et à résoudre ses problèmes juridiques actuels.
Napster en bref.
Napster a été créée par un jeune étudiant de 19 ans, Shawn Fanning. Il a inventé un logiciel " peer to peer " (de pair à pair), qui permet un échange direct de musique (au format MP3) via Internet entre internautes. Ainsi tout nouveau membre peut télécharger à volonté et gratuitement les musiques enregistrées sur les disques durs des autres membres connectés.
Napster en chiffres.
Actuellement, dans le monde, près de 38 millions d'internautes utiliseraient le logiciel développé par Napster. Ce nombre progresse rapidement. En effet, chaque jour, plus de 200.000 personnes rejoignent la communauté Napster. Le succès de ce logiciel est important. En septembre, les utilisateurs du logiciel " Napster " ont ainsi téléchargé près de 1.4 milliards de fichiers.
Le coût du piratage.
Ce téléchargement anarchique de morceaux musicaux pose un problème de droit d'auteur évident. Pour ce nouveau phénomène, qui rélève de la contrefaçon (musicale), l'Ifpi (fédération internationale de l'industrie phonographique) estime qu'actuellement le chiffre d'affaires annuel mondial lié au piratage s'élèverait à 5.8 milliards d'euros (38 milliards de FF). L'année dernière, en 1999, les pertes en Europe provenant du piratage représentaient 1.24 milliards d'euros. Le téléchargement via Internet de fichiers musicaux ne représente qu'une partie de ces chiffres. Mais Internet participe et précipite la progression du piratage.
La musique sur Internet et l'offensive des cinq majors.
Ce phénomène de piratage via Internet inquiète les cinq grands groupes mondiaux d'édition musicale, qui sont Time Warner, Sony, Universal Music Group (rachetée par Vivendi), Virgin et BMG (appartenant à Bertelsmann). Ils ont ainsi engagé plusieurs actions juridiques contre des sites Internet d'échanges de fichiers musicaux, dont Napster, de concert avec la RIAA (Recording Industry Association of America), l'association professionnelle américaine de l'industrie du disque,.
La société Napster s'est vue accusée de " non-respect de la propriété intellectuelle ". En effet, la société fournit un service, dont l'utilisation consiste à échanger du matériel protégé par les droits d'auteur sans la permission des bénéficiaires de ces droits (les ayants-droits).
Le service de Napster prolifère cependant sur un vide juridique. En effet, le site n'héberge aucun fichier pirate. Il se contente de mettre en relation les internautes en leur simplifiant la transmission des fichiers musicaux.
Les pouvoirs publics se doivent donc de régler rapidement ce problème. Néanmoins, Internet reste un environnement d'échange libre, donc très difficile à réglementer.
Violer les droits de Copyright coûtent chers. Par exemple, la société MP3.com devrait verser 150 millions d'US dollars (1.13 milliards de FF) pour régler à l'amiable le procès pour piratage, qui l'oppose à la RIAA.
Bertelsmann à la rescousse.
Bertelsmann a décidé de s'associer avec Napster. Il lui a accordé un prêt, qui pourrait se transformer en participation, avec l'intention de prendre à terme le contrôle majoritaire de Napster. Le groupe d'édition musicale s'engage aussi à retirer sa plainte déposée via sa filiale BMG. Il mettra à disposition des utilisateurs de Napster les titres de son catalogue, le quatrième plus riche au monde.
L'accord n'est pas encore entièrement finalisé. Cependant, il apparaît qu'au côté d'offres promotionnelles de téléchargement gratuites, une formule d'abonnement mensuel d'environ 4.95 dollars (37.40 FF) devrait être " proposée ".
Bertelsmann devient la première major de l'édition musicale à proposer sur Internet les musiques de son catalogue. Il accorde ainsi une large place à sa nouvelle division e-commerce, la communauté de Napster étant supérieure à la clientèle d'Amazon. Le pari reste risqué ! En effet, les internautes vont-ils accepter de payer au site Napster le droit de télécharger des morceaux musicaux alors que d'autres sites Internet continueront de proposer leurs téléchargements gratuits ? Internet reste un marché non verrouillé.
La solution provient peut-être d'un logiciel protégeant les droits d'auteur. Microsoft et Xerox y ont réfléchi, et de leur alliance un logiciel a été créé : ContentGuard. Il permet de définir les conditions de diffusion d'un contenu sur le réseau, c'est-à-dire, les modalités de paiements, le nombre de copies et destinataires autorisés, la durée d'accessibilité
Internet pose de nombreux problèmes d'adaptation aux législations existantes. Sur Internet, la musique reste le secteur le plus touché par le piratage. Les cinq Grands de l'édition musicale mondiale ne peuvent pas indéfiniment intenter un procès à chaque nouveau site similaire à Napster. Les solutions proviendront peut-être de la législation ou de logiciel permettant la protection des morceaux musicaux.
Fabrice Lefevre Sory / Richelieu Finance
Chargé du Développement Stratégique
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