ernier
rebondissement en date, l'accord entre Suez-Lyonnaise des Eaux
et Europ@web va ouvrir de nouvelles perspectives pour ces deux
sociétés. Pour en arriver là, la toute jeune
société, Europ@web, a mis en place une stratégie,
qui a permis d'acquérir de nombreuses participations dans
des sociétés liées à Internet.
Europ@web.
Créée, par Bernard Arnault (actuel PDG de LVMH),
en mai 1999, Europ@web a pour vocation de fédérer
un ensemble de sociétés présentes dans le
monde d'Internet. L'objectif affiché du groupe reste la
participation au développement et à la consolidation
de cette industrie.
Europ@web a ainsi investi plus de 500 millions d'Euros (3.3 milliards
de FF) dans différentes start-ups du secteur Internet.
Les participations sont réparties sur les quatre segments
d'Internet : commerce en ligne, market places, portails et facilitateurs
Internet.
Parmi les 46 start-ups, où Europ@web détient des
participations, nous pouvons citer ZeBank, Eluxury.com (voir article
précédent), Alafolie.com, Qxl.com, Aucland, Liberty
Surf, Artprice.com, Netvalue.
Le développement est donc fulgurant. En un an et demi,
Europ@web est devenu un holding Internet.
Stratégie.
L'objectif d'Europ@web est de former un groupe international,
accompagnant le développement d'Internet. Depuis fin 1999,
Europ@web s'est recentré sur les participations dans lesquelles
il peut influencer la gestion. Une stratégie d'actionnaire
actif est ainsi mise en place. Europ@web investit désormais
dans les sociétés, où il peut disposer d'un
siège d'administrateur. Ce fonds d'investissement devient
ainsi un véritable partenaire opérationnel à
long terme des sociétés et non plus un simple Business
Angel.
Europ@web joue aussi sur l'effet réseau, qui lui permet
de faciliter la création de valeur. La société
encourage la confrontation d'idées au cours de fréquentes
rencontres entre les dirigeants des sociétés, afin
d'optimiser les partenariats et les synergies. Les sociétés
bénéficient aussi des partenariats externes (sociétés
de conseils, SSII...) et de conditions " groupe " pour
les achats (investissement technologique, espace publicitaire...).
Réduire les risques.
En multipliant et en diversifiant les secteurs d'investissement,
la société diminue les risques. Ni la faillite de
Boo.com, qui a défrayé la chronique, et les quelques
dizaines de millions de FF perdues par Europ@web, ni l'annulation
de l'introduction, ne remettent en cause son concept et son développement.
Pour diminuer encore les risques, le groupe souhaite rééquilibrer
son portefeuille de participations, notamment en faveur des facilitateurs
Internet, comme le montrent ses récentes acquisitions.
Les facilitateurs Internet apportent des services et infrastructures
permettant le fonctionnement des sites ou son optimisation (services
marketing, hébergeurs ...). Cette orientation devrait donc
se poursuivre, les facilitateurs Internet apparaissent actuellement
comme les sociétés apportant le plus de synergies
à l'ensemble des participations d'Europ@web.
Accord entre Suez-Lyonnaise et Europ@web.
Cet accord permet d'associer le vecteur de distribution et le
contenu. Ce rapprochement ressemble ainsi à celui réalisé
en début d'année entre AOL et Time Warner ou à
celui entre Vivendi et Vodafone. Suez Lyonnaise va détenir,
suite à une augmentation de capital de 300 millions d'Euros
(1.97 milliards de FF), une participation d'environ un tiers dans
une nouvelle société gardant le nom d'Europ@web.
Elle détiendra les participations de l'ancienne Europ@web,
à l'exception de Liberty Surf, de la banque en ligne ZeBank,
d'Eluxury et d'Akka Technologies.
En contrepartie, le Groupe Arnault détiendra environ 10%
de la société Suez Lyonnaise UMTS qui a 60% de ST3G,
qui est un consortium pour l'attribution d'une licence UMTS en
France.
Suite à ce rapprochement, deux problèmes apparaissent
dans l'embrouillamini des jeux des participations.
1) Bernard Arnault se retrouve indirectement impliqué
dans trois sociétés désirant une licence
UMTS en France. Bouygues, ST3G et Vivendi. En effet, Arnault
détient une part importante du capital de Bouygues, candidat
via Bouygues Télécom. Il siège au conseil
d'administration de Vivendi, en lice pour une licence via SFR.
Avec l'accord entre Suez-Lyonnaise et Europ@web, il se trouve
aussi indirectement actionnaire de ST3G.
2) Il est aussi actionnaire indirect de TF1 et TPS via Bouygues,
administrateur du principal actionnaire de Canal + et Canal
Satellite (Vivendi) et a des relations commerciales avec l'actionnaire
de M6 (Suez-Lyonnaise des Eaux). Il est donc impliqué
dans trois chaînes TV privées françaises
et deux bouquets satellites.
L'establishment français reste très " complexe
" et amène à des aberrations et à
des situations " étranges " comme celle où
se retrouve Bernard Arnault.
L'accord entre Suez-Lyonnaise et Europ@web illustre le mouvement
mondial de rapprochements entre le contenu et le contenant dans
le monde de la communication et entre les différents vecteurs
de communication (Internet, télévision, téléphonie
mobile...).
Richelieu
Finance : Nathalie
Pelras,
gérante du fonds Technet
Tél. : 01.42.89.00.00.
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