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y a peu de temps, le site mis en ligne par Mme Françoise de Panafieu a
été sous les feux de l'actualité. En effet, le webmaster
dudit site y avait inclus des méta-tags judicieusement choisis.
Ainsi,
lorsque des internautes tapaient dans les moteurs de recherche les mots Pamela
Anderson, le site de la femme politique française figurait parmi les sites
Internet censés concerner la célèbre actrice américaine.
La notion de méta-tags
Un meta-tag
est un ensemble de données qui a pour effet de permettre l'apparition d'une
page web. En effet, il est inséré dans le contenu de la page au
stade de son écriture (programmation HTLM) et permet le référencement
automatique de celle-ci grâce à des moteurs de recherche.
Il présente
un véritable danger puisqu'il est invisible pour l'utilisateur sauf si
ce dernier fait apparaître le code source. De plus,le recours à des
meta-tags peut susciter des difficultés lors qu'il est fait référence
à des marques qui sont protégées.
Il s'agit
notamment d'utiliser des noms de marques de concurrents afin d'augmenter le trafic
sur son propre site au détriment de ces derniers.
De tels
actes semblent devoir être condamnés dans la mesure où ils
portent atteinte non seulement à des concurrents mais aussi ont pour effet
de tromper le consommateur. Que dire d'un site qui utilise des méta-tags
sans aucun rapport avec le contenu du site lui-même ? Les juridictions anglaises
semblent aujourd'hui s'aligner sur la jurisprudence américaine.
Jurisprudence
et méta-tags
Il faut
savoir que cette pratique comporte certains risques sur le plan légal.
En France, le Tribunal de Grande Instance de Paris a notamment jugé que
la reproduction de marques sous la forme de mots-clés dans le code source
des fichiers d'un site web était constitutif de contrefaçon, TGI
Paris, 4 août 1997, ordonnance de référé.
Ce délit
pénal peut exposer un contrevenant à une peine de prison de 2 ans
et 100 000 FF d'amende.
Dans de
nombreux pays, la justice sanctionne aussi l'emploi illicite des méta-tags.
La jurisprudence
américaine par exemple semble aujourd'hui tendre vers la condamnation des
méta-tags considérant lorsqu'ils visent à utiliser la marque
de concurrents et à profiter de leur notoriété à leur
insu. créant de ce fait un risque de confusion pour le consommateur("
likelihood of confusion ").
L'utilisation
d'un méta-tag a cependant été reconnue comme licite dans
un certain nombre de cas notamment dans l'hypothèse où la référence
au concurrent à l'aide d'un méta-tag est simplement suggestive c'est
à dire qu'elle ne rentrerait pas directement dans le domaine de protection
de la marque du concurrent.
De même,
l'utilisation d'un tel méta-tag peut être considérée
comme licite dans la mesure où elle constitue un " fair use "(mot
à motº " une utilisation juste ").
Ainsi,
possibilité a été donnée pour la playmate Terri Welles
d'utiliser les méta-tags " Playmate " et " Playboy "
dans les pages web de son site personnel.. Le fondement de cette décision
ayant été de considérer que ces méta-tags étaient
pour Terri Welles qui avait gagné le concours de Playmate de l'année
en 1981 un attribut de sa personnalité justifiant par là-même
leur présence sur son site. De plus, la cour a ajouté qu'il n'existait
pas en l'espèce de risque de confusion pour les consommateurs entre ce
site et celui de Play Boy.
Les cours
anglaises dans un cas Road Tech-v-Mandata 2000 semblent utiliser le même
fondement de " trademark infringement " ou de " passing off "
équivalents d'un acte de contrefaçon et du délit de parasitisme
en droit français dans l'hypothèse de l'utilisation des marques
d'un concurrent sous forme de méta-tags.
Le droit
français quant à lui peut donc d'ores et déjà réprimer
l'utilisation abusive des méta-tags sur des fondements classiques. Ainsi,
le webmaster qui a introduit les méta-tags litigieux dans le site de Mme
de Panafieu pourrait voir sa responsabilité engagée sur la base
du préjudice moral et de l'atteinte portée à l'image de la
femme politique. Il ne serait pas étonnant que, dans les prochains mois,
les décisions de justice concernant les utilisations illicites de méta-tags
se multiplient.
Une réglementation
relative aux méta-tags semble donc de plus en plus nécessaire afin
d'éviter tout acte de parasitisme ou de concurrence déloyale. Une
convention relative à la matière est même peut-être
envisageable dans la mesure où tous les pays semblent adopter la même
ligne de conduite.
Me
Lionel REVELLO,
avocat
Cabinet REVELLO
Parc Scientifique de Sophia Antipolis
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