ue
l'on soit acheteur ou vendeur, le principe des places de marché
virtuelles emmène une nouvelle forme de réflexion
sur le modèle de fonctionnement des processus commerciaux
de l'entreprise. Ces nouvelles formes d'interactions en ligne
ont pour conséquence de bousculer les notions traditionnelles
de l'offre et de la demande.
Cependant,
au-delà de la mise en relation, une place de marché
permet également le transit d'informations confidentielles.
En effet, dans le cas d'appel d'offres ou autres, plusieurs propositions
de prix, de volumes et de destinations de produits transitent
sur le réseau de la place de marché. Il est stratégique
pour une entreprise, de conserver une confidentialité totale
sur ces données essentielles qui sont la base de son commerce.
Le vendeur tient à la confidentialité des négociations
et des conditions qu'il peut consentir à un client particulier.
De son coté, l'acheteur doit avoir la garantie que ses
concurrents ne puissent connaître la nature, le volume et
le montant de ses achats.
Alors se pose le problème de la confiance accordée
à un tiers dans sa capacité à mettre en uvre
tous les outils nécessaires pour garantir une optimisation
des transactions tout en ayant la capacité à fournir
les garanties de confidentialité inhérentes à
son activité de médiateur.
Le maître de la place aura la possibilité de voir
passer sous ses yeux l'ensemble des conditions commerciales consenties
à tel ou tel client. La place de marché se trouve
être à ce moment là un formidable outil de
veille commerciale mais également technologique.
Les acteurs du marché doivent avoir la certitude
que cet intermédiaire ne fonde pas sa stratégie
et son développement sur l'utilisation du capital client
de ses propres clients.
Un des volets importants de la confidentialité concerne
les risques de collusion entre membres de la place. Ont-ils la
possibilité de s'entendre pour élever les prix ,
ou bien encore de connaître l'offre d'un concurrent pour
revoir la leur ? Peuvent-ils exclure des acteurs du marché
et créer un cartel ? Cette conception peut paraître
utopiste, mais dans " le monde réel ", on n'a
pas l'occasion de prendre connaissance d'un ensemble d'offres
afférentes à un secteur d'activité. Un acheteur
a l'occasion de comparer les offres sur un type de produit, mais
ce dernier n'aura connaissance uniquement des conditions consenties
à son entreprise et non celles de ces concurrents.
Pour éviter ce genre de dérives, un certain
nombre de mesures doivent être mises en place pour préserver
une sécurité totale de non divulgation des données
et de transparence sur les conditions d'accès des acteurs.
Ces
conditions relèvent essentiellement de deux points :
D'une part, la confidentialité lors du transfert des informations
par le réseau Internet, les outils technologiques créés
à ce jour, permettent -moyennant un investissement lourd-
de mettre en uvre toute une batterie de techniques plus
innovantes les unes que les autres, pour réduire les risques
d'intrusions externes mais également internes.
D'autre part, la confidentialité des informations traitées
par les places de marché (informations des concurrents
etc). C'est un aspect essentiel ou là, Internet n'a rien
à voir. On est dans l'univers de l'achat classique ou de
la médiation. Les contrats et les clauses de confidentialité
existent. Les conditions d'accès à l'information,
les règles de fonctionnement interne et le code déontologique
doit régir le fonctionnement de la place. Le risque interne
lié aux facteurs humains est très élevé
: le personnel doit se plier à des règles très
strictes pour parvenir à un niveau de crédibilité
suffisant. L'intervention d'un tiers de confiance, accrédite
par un label les processus mis en uvre, et optimisent la
valeur ajoutée de la structure.
En réunissant l'ensemble de ces facteurs, le maître
de la place capitalisera les atouts de confiance qui lui permettront
de rallier en son sein, les acteurs indispensables à sa
croissance.
Un état des lieux actuel nous montre que la transparence
et la confidentialité des places de marché est loin
de sa phase de maturité. On peut donc prévoir que
l'avenir de ce secteur passe incontestablement par une obligation
de labellisation externe des procédures et un renforcement
de la législation.
Bernard-Yves
Saint-Paul
Mastère marketing et Communication
Commerciale
ESC TOULOUSE
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