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n'a jamais rêvé au plaisir d'acheter ou d'offrir
un sac Louis Vuitton, une montre Bulgari rettangolo ou de savourer
une coupe de champagne Moët & Chandon ? (Soupir) Le luxe
fait partie de ces rêves réalisables désormais
à portée de clics. Certaines Start-up ont investi
ce créneau. Les sociétés de luxe se diversifient
lentement vers ce vecteur de distribution.
La
tendance du marché.
L'an 2000 restera la grande année du secteur du luxe. En
effet, tous les atouts se trouvent réunis pour créer
un contexte extrêmement porteur.
Le secteur du luxe reste lié à la conjoncture économique.
Les indicateurs macro-économiques sont au beau fixe, les
parités monétaires restant, de plus, favorables.
Les personnes concernées détiennent ainsi un plus
fort pouvoir d'achat. Pour preuve, la boutique Louis Vuitton à
Paris, sur les Champs Elysées, ne désemplit pas.
Les touristes japonais effectuent d'innombrables achats. Certains
produits se retrouvent ainsi en rupture de stock. Les produits
de luxe sont en vogue et l'innovation des sociétés
est florissante.
Certaines sociétés de luxe profitent de cette tendance
et du nouveau média qu'est Internet pour lancer leur site
web marchand. Elles espèrent ainsi toucher un public plus
large qui, par exemple, ne peut avoir aisément accès
aux boutiques.
Les
start-up dans le secteur du luxe.
Les premiers sites de luxe sont apparus en 1999 aux Etats-Unis.
Certaines start-up ont essayé de se développer sur
ce créneau. Malgré le succès d'Internet.
Elles rencontrent cependant un succès mitigé et
ce, pour plusieurs raisons. Tout d'abord, elles ont de grandes
difficultés, voire une impossibilité, à obtenir
certaines gammes de produits, les entreprises de luxe protégeant
de façon drastique leurs marques et leurs produits. Ensuite,
certains acheteurs se sont trouvés confrontés aux
problèmes de la contrefaçon ou d'objets ayant été
utilisés. Enfin, le succès des sites web marchands
repose sur les prix discounts, or les réductions n'existent
pas sur les produits de luxe. Les sites doivent donc proposer
un service à forte valeur ajoutée différent
des boutiques de luxe.
Outre ces problèmes, la question de rentabilité
se pose suite aux importantes dépenses publicitaires, le
budget de communication grevant les comptes des sociétés
internet.
Les
sociétés de luxe traditionnelles et Internet.
Contrairement aux Start-up, les sites créés par
les grands noms de luxe bénéficient de leur image
de marque. L'authenticité du produit disponible sur leur
site web ne fait aucun doute pour l'internaute. En outre, la publicité
existante valorisera également le site, d'où son
extrême importance, les groupes de luxe dépensant
environ 10% de leur chiffre d'affaires pour leur communication
(11% pour LVMH). Les sites de sociétés de luxe visent
un accroissement de la notoriété de leurs marques
et un élargissement de leur clientèle notamment
vers une clientèle plus jeune et ne se trouvant pas à
proximité d'une boutique.
Risques
de l'Internet.
De multiples risques apparaissent, comme la cannibalisation des
boutiques ou la dévalorisation de la marque. Le principal
problème reste la politique de prix. En effet, suite aux
fluctuations des devises, les différences de prix pour
un même produit sont parfois importantes. Un site Internet
permet de comparer les prix affichés avec ceux pratiqués
dans les boutiques. Ce problème majeur doit être
résolu.
L'Europe,
est-elle prête ?
Pour l'instant, la commercialisation des articles de luxe est
disponible aux Etats-Unis uniquement. Les sociétés
européennes du luxe préparent activement de très
beaux sites où elles donnent la possibilité d'admirer
quelques-unes de leurs créations. Cependant, la vente en
ligne n'est pas encore d'actualité en Europe, la réglementation
européenne régissant la distribution sélective
ne prévoit pas l'e-commerce. Néanmoins, des études
sont en cours pour adapter cette réglementation.
Solutions
?
A propos des problèmes évoqués ci-dessus,
des solutions paraissant appropriées sont envisageables.
Ainsi le contrôle de la mise en ligne des produits permettra
d'éliminer le risque principal d'une dévalorisation
de la marque. Le risque de cannibalisation des produits peut être
atténué. Tous les produits ne seront pas vendus
sur Internet. Toutefois, le problème de transport sécurisé
subsiste. Ainsi vendre certains articles sur Internet permettrait
d'éveiller l'intérêt des clients et de les
attirer à pousser la porte des boutiques pour y découvrir
d'autres articles spécifiques à prix plus élevés,
non disponibles sur Internet. Les sociétés de luxe
restent très opaques sur leur logistique...et on les comprend,
puisqu'elles font leurs premiers pas.
Malgré les différentes contraintes d'Internet, la
présence des sociétés de luxe y semble nécessaire,
ne serait ce que pour lutter contre la contrefaçon.
LVMH
pionnier : Eluxury.com.
Parmi toutes les sociétés de luxe, LVMH a de loin
la politique la plus offensive à propos d'Internet. Après
le lancement du site Séphora.com en novembre 1999, Eluxury.com
est apparu en juin 2000. Ce site, détenu à part
égale entre LVMH et Europ@web, a pour objectif de devenir
le site de référence des produits de luxe sur Internet.
Il compte aujourd'hui plus de cent marques prestigieuses. Certaines
appartiennent à LVMH, mais d'autres ont décidé
de s'y associer pour entrer prudemment sur Internet (Bulgari,
Baccarat,...).
Le site propose aussi un éditorial dédié
aux nouveautés du secteur du luxe. Outre les achats en
ligne possibles, de nombreux services sont disponibles, comme
des informations sur les voyages, des conseils de restaurants,
d'hôtels ou de sorties...voire de cuisine. Des aliments
de qualités sont aussi proposés sur le site. Les
employés se mettent à disposition des internautes
pour répondre à leurs questions. Le site propose
donc des services haut de gamme dans les principaux secteurs du
luxe.
LVMH prévoit 100 millions d'Euros de pertes en 2000 pour
le développement de Séphora.com et Eluxury.com,
mais les perspectives du secteur apparaissent très porteuses.
Ces deux sites ont vocation à être introduit en Bourse
en 2001 ou 2002.
Concurrence.
Quelques marques ont suivi LVMH comme Tiffany, Clarins ou Chanel.
Eluxury.com reste le seul à offrir une large gamme de produits
et de marques, parmi les plus prestigieuses, contrairement à
ses concurrents directs commeAshford.com ou Luxuryfinder.com.
Globalement, les premiers résultats des sites sont plutôt
encourageants, il faut cependant encore attendre, la période
des fêtes de fin d'année. Même si les marques
de luxe ont tout intérêt à créer leur
propre site, il semble judicieux qu'elles se regroupent pour proposer
une offre plus vaste, à l'image du site Eluxury.com. Il
reste à connaître l'évolution de la législation
en Europe. Les dirigeants des sociétés de luxe doivent
régler les problèmes de la sécurité
du transport et de la différence des prix...rapidement.
Messieurs, il ne vous reste plus, qu'à nous faire rêver...dans
le mode virtuel.
Richelieu
Finance : Claudine
Bayle, gérante-analyste.
Tél. : 01.42.89.62.28.
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