éfinitions.
Les
métas sont des informations inclus dans une page
web, invisible pour l'utilisateur mais qui permettent de
définir des mots clés pour l'indexation dans
les moteurs de recherche. Quand un internaute fait une recherche
avec un mot clé, la page d'un site web, qui contient
ce mot clés dans ses métas, apparaîtra
en tête dans les réponses, même si le
site ne présente aucun rapport avec ce mot.
D'où de multiples problèmes: les métas
permettent par exemple qu'une recherche sur le nom d'une
société emmène le visiteur sur la page
web d'un concurrent qui aura placé comme méta
le nom de la société.
Des solutions françaises
Affaire Citycom, CA Paris, 3 mars 2000
Dans cette affaire, la société Citycom vendait
des produits Chanel sans faire partie du réseau de
détaillants agréés de la marque, et
avait inclus dans le code html des pages web du site, les
mots clés "Chanel" et "Coco"
dans les balises métas.
Le litige avant dans un premier temps échappé
à une décision juridictionnelle, puisque les
deux sociétés avaient transigé.
Un arrêt de la 14ème chambre de la cour d'appel
de Paris du 3 mars 2000 a condamné la société
Citycom pour contrefaçon.
La Cour a considéré que l'emploi des mots
" Chanel " et " coco " dans les métas
constituait une contrefaçon et une utilisation abusive
des marques de Chanel.
TGI Draguignan, 18 décembre 1998, Thouvenin c/
Merlin
Il s'agissait ici, des conséquences d'une décision
de référé interdisant l'utilisation
d'un nom de domaine. Le TGI a décidé que l'interdiction
de l'utilisation d'une marque comme nom de domaine s'étendait
à tous les modes d'accès au site concerné
: adresse URL et meta-names.
Les sanctions de la contrefaçon sont : 2 ans de prison
et 1.000.000 F d'amende
Des exemples étrangers
La jurisprudence américaine
Les affaires Playboy
- Contre une société :
Une société avait utilisé comme métas
les mots " Playboy " et " Playmate ".
La société Playboy a réagi en intentant
une action en contrefaçon et concurrence déloyale.
Les tribunaux ont donné raison à la société
Playboy, considérant qu'il y avait en l'espèce
un véritable détournement de clientèle.
- Contre une ancienne playmate
L'hypothèse était exactement la même.
Mais une playmate avait utilisé dans les métas
les mots " Playboy " et " Playmate ".
Le juge a ici refusé l'interdiction demandée
par la société Playboy en considérant
que l'utilisation était légitime ( l'arrêt
retient la notion de " fair use " ). Le tribunal
a retenu que l'ancienne playmate ne laissait en rien croire
aux visiteurs qu'ils étaient sur un site de la société
Playboy.
La jurisprudence belge
Tribunal de commerce de Bruxelles : Affaire Belgacom
Dans cette affaire, la société Intouch avait
utilisé comme metatags le nom de son concurrent "
Belgacom ". Le tribunal de commerce de Bruxelles, fondant
sa décision sur le droit des marques belge, a condamné
la société Intouch à cesser d'utiliser
les termes incriminés sous astreinte.
CONCLUSIONS
Sous prétexte que les metas sont invisibles à
l'oeil nu, ne pensez vous pas que le droit ne peut s'y imiscer
! Utilisez les à bon escient et pensez aux conséquences
juridiques potentielles...
Murielle-Isabelle
CAHEN
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