a
mise en ligne d'une uvre sur Internet nécessite l'accord expresse
de son auteur. Cette autorisation doit être prévue au contrat et
ne peut pas découler d'une autorisation accordée pour un autre support.
Même
si le cessionnaire des droits bénéficie d'une autorisation pour
reproduire les uvres dans des catalogues ou sur d'autres supports, il faut
qu'Internet soit expressément prévu au contrat.
En effet,
le contrat de cession ne vaut que pour les moyens de diffusion limitativement
prévus au contrat. En dehors de ceux-ci, il est nécessaire de prévoir
une nouvelle autorisation pour la diffusion sur Internet qui donnera lieu à
une nouvelle rémunération.
Distinction uvre
numérique/uvre papier
Ce problème
se pose actuellement pour les journalistes. De nombreux quotidiens ont décidé
de mettre en ligne la version papier du journal.
Ce nouveau
média est un moyen de diffuser largement leur contenu et représente
une façon de se faire connaître. Or, les auteur salariés que
sont les journalistes ont vivement protesté contre cette mise en ligne
de leurs articles, qui sont considérés comme des uvres.
Ils estiment
que si lors de la conclusion de leur contrat de travail, ils ont accordé
à leur employeur le droit de diffuser leurs articles sur support papier,
ils n'ont pas donné d'autorisation pour une diffusion sur Internet. De
ce fait ils ont droit à une nouvelle rémunération.
L'argument de
l'uvre collective
Les employeurs
ont refusé d'accorder cette nouvelle rémunération et un contentieux
est né. Eux estiment que le périodique est une uvre collective.
Une uvre
collective (Art. L. 113.2 du code de la propriété intellectuelle.) est une uvre
créée par plusieurs personnes à l'initiative d'une personne
physique ou morale qui l'édite, la publie et la divulgue. Les droits d'auteur
naissent directement sur la tête de la personne morale.
Cependant,
sous réserve de ne pas faire concurrence à l'organe de presse, chaque
créateur d'élément de l'uvre collective conserve le
droit de reproduire et de faire exploiter sa propre création. Par conséquent,
l'organe de presse étant l'éditeur de l'uvre collective, les
périodiques ont revendiqué leurs droits d'auteur et estimé
qu'une autorisation des journalistes n'était pas nécessaire.
Les solutions
jurisprudentielles
De nombreuses
décisions ont été rendues sur ce sujet. Elles vont toutes
dans le même sens et donnent raison aux journalistes.
La décision
la plus récente est celle du journal "Le Progrès" du 21
juillet 1999 du TGI de Lyon. Comme dans les décisions du Figaro du 14 avril
1999 ou dans celle des "Dernières nouvelles d'Alsace", les juges
ont considéré que la diffusion sur Internet devait être considérée
comme une 2nde publication nécessitant un accord écrit des journalistes,
auteurs des articles.
Cette
décision a été confirmée par la Cour d'Appel de Lyon
dans un arrêt du 9 décembre 1999.
La signature d'un
accord pour anticiper les conflits
Afin de
régler et d'anticiper les conflits, un accord cadre relatif aux droits
d'auteur dans la presse quotidienne régionale a été signé
le 8 novembre 1999 mais il ne fait pas l'unanimité. Une solution pour les
journalistes consiste à mettre en place une gestion collective des droits
d'auteur, notamment par la SCAM : Société Civile des Auteurs Multimedia.
Me
Lionel REVELLO,
avocat
Cabinet REVELLO
Parc Scientifique de Sophia Antipolis
Ophira 2 - 630 Route des Dolines
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