epuis
le début de l'année, 70 nouvelles introductions ont eu lieu sur
le marché parisien pour un montant total de capitaux levés de 3,5
Mds d'euros. L'engouement pour les valeurs de l'Internet et des technologies a
surtout profité au Nouveau Marché et au Marché libre alors
que le nombre d'introductions à la cote du Second Marché n'a pas
dépassé huit. Cependant, ces dernières semaines beaucoup
d'opérations ont été repoussées voire annulées.
En effet, nombreuses étaient les entreprises qui voulant bénéficier
de l'engouement boursier de ces derniers mois ont envisagé leur introduction
.
Désormais les analystes semblent donc beaucoup plus sélectifs dans
le choix des valeurs ; le temps n'étant plus à l'effet " dot.com
" mais à la rentabilité et à la capacité réelle
de croissance.
Courant
juillet, les introductions d'EADS, de Wanadoo et de Vivendi Environnement seront
particulièrement à suivre. Si l'on ajoute l'introduction d'Europ@Web
(repoussée, à la dernière minute, au mois de septembre),
la capitalisation globale de l'ensemble de ces sociétés devrait
tourner autour de 61 Mds d'euros. La concurrence sera donc rude sur le marché
du placement primaire avec l'arrivée de tels " block-busters ".
Conséquence
de la fusion Matra-Aéorospatial/ Dasa (DaimlerChrysler Aerospace) / Casa
(construccionnes Aeronauticas), EADS est impliqué dans les activités
de Défense, d'Aéronautique et d'Industrie Spatiale et sera coté
à la fois à Paris, à Madrid et à Francfort. Procédant
parallèlement à une augmentation de capital de 2 Mds d'euros, le
nouveau groupe apparaît comme le numéro 1 européen avec un
résultat net de 89 Millions d'euros. L'Etat cédant une partie de
son capital (8%), la part du flottant sera de 27,35% ce qui ne devrait pas déplaire
au marché. En outre, l'alliance récente avec BAE Systems qui aboutira
à la création d'AIC (Airbus Integrated Company) devrait fortement
tirer la croissance globale du groupe.
Par rapport
à ses concurrents tels que Boeing ou Lockheed Martin, le nouvel ensemble
est cependant jugé comme sur-valorisé d'un point de vue boursier.
Mais suite à la réduction des charges de restructuration, le niveau
de valorisation boursier devrait se rapprocher du niveau intrinsèque de
la société dès 2002.
Autre introduction
à suivre avec attention durant le mois de juillet : Vivendi Environnement.
Héritant des activités historiques du groupe, la cotation de ce
sous-ensemble de Vivendi marquera la scission entre d'une part les activités
communications (Vivendi-Universal) et d'autre part ce pôle environnement.
Cette opération va aussi présenter un double avantage ; elle permettra
tout d'abord de clarifier la structure du groupe vivendi dont la complexité
actuelle rendait toute étude laborieuse. Ensuite, ces activités
traditionnelles dans l'eau (Vivendi Water), la propreté (Onyx), l'énergie
(Sithe Energies) ou le transport (Connex) sont de vraies vaches à lait.
Pourtant
le dossier présente certains points faibles non négligeables. Vivendi
étant un groupe très endetté (16,5 Mds euros & un gearing
de 1000%), Jean-Marie Messier a décidé de transférer une
importante partie de celle-ci vers Vivendi Environnement. Cela inquiète
d'autant plus les actionnaires que certains parlent déjà du désengagement
de Messier de la direction de la société afin de se consacrer uniquement
à Vivendi-Universal. Qui prendrait alors la tête de l'ensemble sachant
que Vivendi détiendrait encore 65% du capital ? Quelle serait alors l'attitude
de Vivendi-Universal face à des activités qui ne sont en rien corrélées
avec celles de la communication ? L'introduction sur le marché de Paris
permettra cependant de résorber une partie du fort endettement.
La dernière
introduction importante prévue est celle de Wanadoo, branche Internet de
France Telecom. L'ambition de Michel Bon, PDG de France Telecom, est à
la fois d'apparaître dans le top 3 des fournisseurs d'accès d'ici
2003 avec 10 millions d'abonnés et de développer un portail indispensable
à l'extension du WAP via les téléphones mobiles. France Telecom
dispose parallèlement d'un atout majeur par rapport à ses concurrents
grâce à son annuaire téléphonique. L'ensemble de ces
éléments représentent donc un avantage compétitif
essentiel pour l'opérateur français qui pourra, en outre, effectuer
des opérations d'échange de titres via Wanadoo afin d'assurer sa
croissance externe.
Si certains
redoutent l'introduction d'une valeur Internet telle que Wanadoo alors que le
marché est plutôt frileux, Michel Bon semble au contraire sûr
de sa stratégie. En effet, d'après le PDG de France Telecom, "
nous sommes sortis de la période d'engouement excessif pour les valeurs
Internet, où on achetait n'importe quoi se terminant par ".com"
sans regarder ce qu'il y a dedans ". Et d'ajouter " coter Wanadoo lors
d'un pic inexplicable aurait été s'exposer à des déboires
ultérieurs ". Le potentiel d'appréciation de Wanadoo est bien
réel sachant que la valorisation effectuée par France Telecom entre
17 et 20 Milliards d'euros s'avère plutôt prudente.
Nathalie
PELRAS / Richelieu Finance
Gérante du FCP TECH NET
www.richelieufinance.fr
Tel : 01 42 89 00 00
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