t si les Agents Intelligents, finalement, étaient
très bêtes ? Et si sans l'intervention de l'homme,
sans ses ordres, sans ses stratégies, sans ses analyses,
les " AI " n'étaient que des logiciels
vides ? Evidemment, ils nous enlèvent bien quelques
épines du pied, surtout lorsque l'on cherche à
mettre en place une veille sur le web
et qu'ils vont
tracer pour nous des milliers de sites et des milliers de
pages à une vitesse phénoménale. Il
n'empêche. Ces petites bêtes n'ont aucune chance
de trouver quoi que ce soit si on ne leur indique pas les
mots clés, la marche à suivre, les bonnes
sources et les thématiques.
Bref,
la veille est avant tout un travail de l'intelligence humaine
qui demande un certain savoir-faire. Les agents intelligents
ne viendront que multiplier les possibilités.
Le secret d'une veille réussie : un plan de méthode.
Pascal Frion, de l'ACRIE (réseau de compétences
en intelligence économique) professionnel de l'intelligence
économique ne tient pas à faire appel à
des agents intelligents à tout prix. " Utiliser
un agent intelligent, c'est un risque qu'il faut mesurer
". Ou encore : " les agents intelligents sont
des jouets que les hommes sont heureux de posséder
et de maîtriser. Mais, ils en reviennent vite ".
Avant de se lancer dans la configuration d'un AI, mieux
vaut connaître son sujet sur le bout des doigts, savoir
ce que l'on cherche et se poser une question primordiale
: Internet est-il le meilleur moyen pour trouver mon information
?
Rappelons aussi la méthode idéale d'après
Pascal Frion pour une bonne veille, la méthode du
cycle de renseignements en quatre étapes : définir
la mission, définir ce que l'on cherche, sélectionner
les sources puis les outils de recherche adaptés
et enfin traiter les résultats.
Bien sûr, si une veille conséquente doit être
mise en place sur un mot clé, les agents intelligents
sont les bienvenus. Par contre, leur puissance ne doit pas
donner l'illusion de l'exhaustivité. D'abord parce
que tout n'est pas sur Internet. Ensuite, parce que beaucoup
d'informations publiées sur le réseau relèvent
de la propriété industrielle ou intellectuelle
et doivent donc faire l'objet d'une demande avant d'être
utilisées.
Cet
aparté important ne doit cependant pas faire penser
que l'utilisation d'agents intelligents est synonyme de
cafouillage et de travail sans méthode. Une fois
que l'on a décidé de les employer, mieux vaut
aussi connaître leurs règles d'utilisation.
Le principe de base est de faire la recherche à la
main avant de lancer l'AI. Pour prendre conscience du travail
que l'agent aura à fournir à grande échelle
et mieux appréhender son fonctionnement. Une recherche
à la main est également indispensable à
la fin, pour comparer les résultats : si l'agent
donne des résultats similaires ou moins bons que
les vôtres, il y a un problème. Soit vos mots-clé
sont insatisfaisants, soit vos sources ne sont pas bonnes.
Toute la difficulté réside en fait dans la
personnalisation et dans la part d' "humain "
que vous allez insuffler à l'agent.
Pour Carlo Revelli de Cybion :
" Ce qui fait son intelligence, c'est la personnalisation
: il faut d'abord lui expliquer quelle est votre problématique,
la traduire ensuite en mots clés compréhensibles
par lui et enfin, lui indiquer les sources dont il devra
se servir ".
Cette
part d'humain que vous donnez à l'agent intelligent
pour une veille ou une recherche d'information, les développeurs
tentent depuis des années de la donner aux agents
eux-mêmes. On arrive ainsi à des outils censés
comprendre le langage naturel (posez votre question comme
si vous la posiez à un autre être humain, vous
propose t-on parfois sur des moteurs de recherche) ou encore
à analyser les résultats, qu'il aura préalablement
trouvés, selon les lois sémantiques. C'est-à-dire
qu'il comprendrait le sens de ce qui est écrit sur
les pages html qu'il trouve. Loin d'être satisfaisants,
ces outils ont encore besoin de quelques années de
recherche pour trouver cette petite touche humaine qui leur
manque tant.
NDLR : Pour approfondir le sujet, pensez à venir à la Conférence dédiée à la Veille sur Internet, le 26 mars 2001 de 14h à 18h à Bordeaux. Olivier Andrieu, Cybion, Arisem, Voila.fr et Webhelp répondront à vos questions.
Pour ceux qui ne peuvent pas venir à Bordeaux, des relais visioconférences sont mis en place à Paris, Toulouse, Pau, La Rochelle, Lorient et Poitiers.
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Webreport
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