lors
que la faillite retentissante de " Boo.com " secoue le monde de l'Internet
et que les valeurs de la Nouvelle Economie subissent de fortes fluctuations sur
les marchés, le comportement des investisseurs risque de se modifier significativement.
Si, il y a quelques mois encore, une start-up pouvait facilement lever plusieurs
millions afin de financer son activité et sa croissance, il semble qu'aujourd'hui
les investisseurs soient de plus en plus prudents.
L'échec
cinglant de " Boo.com ", célèbre site de vente de vêtements
sur Internet, a de quoi calmer l'engouement passé des Business Angels,
Capital-risqueurs et autres investisseurs. Evaluée à plus de 400
millions de dollars au plus fort de sa notoriété, la société
suèdoise a été mise en liquidation faute d'une gestion rigoureuse.
Malgré sa popularité, ses dirigeants n'ont pu lever les 30 millions
de dollars d'argent frais indispensables, les investisseurs jugeant la situation
financière intolérable. Cet exemple illustre le fait que des grand
noms de la finance (Goldman Sachs, Europ@Web fonds personnel de Bernard Arnault
)
aient aussi subi de forts revers.
Le postulat
de rentabilité, essentiel en finance, aurait-il été oublié
quelques temps au profit de concepts " illusoires " tels que le chiffre
d'affaires et la notoriété ? Quoi qu'il en soit les investisseurs
professionnels vont devenir plus rigoureux dans leur sélection. Désormais,
il ne suffira plus à une jeune pousse d'avoir un projet mais il faudra
que celui-ci soit innovant et original. En d'autres termes, comme l'affirme Pierre
de Roualle (créateur de mistergooddeal.com) : " la prime va au pionner
". Le projet devra aussi être " clic & mortar " c'est-à-dire
qu'il devra assurer le lien entre l'ancienne et la nouvelle économie ;
la dichotomie entre ces deux concepts n'est pas durablement viable.
En outre,
Business Angels et banques d'investissement s'attachent au fameux " Burn
Rate ". Ce taux correspond au taux de destruction des fonds propres qu'une
start-up a pu lever en attendant de dégager des profits. Plus ce taux sera
élevé et plus il sera difficile de trouver de l'argent frais d'autant
que la sévère correction des valeurs du Net (Libertysurf, Artprice
)
rend toute introduction en bourse moins attrayante. La vague d'annulation de projets
d'introduction en bourse de sociétés Internet (Yes Television
)
à la City de Londres est ainsi générée par un climat
général de révision à la baisse des valeurs de la
nouvelle économie.
Cependant,
les bouleversements technologiques récents offrent encore de belles opportunités
aux créateurs d'entreprises européens. D'après une étude
menée par l'INSEAD et la société de capital-risque 3i, de
fortes disparités persistent entre les Etats-Unis et l'Europe. Cette dernière
demeure particulièrement à la traîne et les pays dont le retard
est le plus important sont l'Allemagne et la France. L'Europe a donc encore un
large potentiel de croissance.
Nathalie PELRAS / Richelieu
Finance
Gérante du FCP TECH NET
www.richelieufinance.fr
Tel : 01 42 89 00 00
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