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entend encore trop souvent qu'Internet est un vide juridique. L'application des
règles du droit d'auteur sur le " Réseau des réseaux
" illustre parfaitement la situation réelle : à ce jour en
France, plusieurs dizaines de décisions de justice nous rappellent les
principes fondamentaux en la matière. Textes, photographies, sons, vidéos
Attention
à la contrefaçon !
Sur internet
comme ailleurs le droit s'applique
Le
droit d'auteur correspond à l'ensemble des prérogatives dont dispose
une personne sur les uvres de l'esprit qu'elle a créées. Il
est partagé entre le droit patrimonial et le droit moral. Les droits patrimoniaux
se prescrivent 70 ans après le décès de l'auteur, en revanche
le droit moral est imprescriptible.
Sur
Internet comme ailleurs, ces principes trouvent à s'appliquer sans difficulté
: par exemple la numérisation d'une uvre s'analysera comme une reproduction
au sens de l'article L122-3 du Code de la propriété intellectuelle.
Elle est donc normalement soumise à autorisation préalable de l'auteur,
sans quoi il y aura contrefaçon sachant que la contrefaçon est un
délit civil qui se répare par l'octroi de dommages intérêts,
mais c'est également une infraction pénale (article L335-2 du CPI)
qui peut entraîner jusqu'à deux ans de prison et un million de francs
d'amende.
Le
droit moral s'applique également sur Internet. Ainsi un auteur ou ses héritiers
(le droit moral étant imprescriptible, il est transmis aux héritiers
à cause de mort) pourrait agir contre une personne ayant dénaturé
l'uvre.
Les droits
d'exploitation au cas par cas
En
pratique, l'uvre peut revêtir de nombreuses formes, dès lors
qu'elle est originale et qu'elle reflète la personnalité de son
auteur : musique, photographie, texte.
Concernant
la musique tout d'abord : on parle énormément du format de compression
musicale MP3 qui permet de télécharger des morceaux de musique sur
Internet. Ce format n'est pas illicite en soi, il peut être utilisé
pour compresser ses propres disques et pour son usage personnel. Par contre contrairement
à ce qui est dit ici et là, la mise à disposition du public
d'uvres musicales est prohibée sauf autorisation des ayants droit
(auteurs, éditeurs, producteurs, interprètes). Le simple fait de
détenir de tels fichiers sans avoir acquis le support original (CD, cassette
)
est un délit.
De
la même manière, celui qui place sur son site Internet des liens
hypertexte - technologie permettant de se déplacer entre les pages web
grâce à des liens intégrés dans celles-ci - vers ce
type de fichier pourrait être poursuivi au titre de la complicité
de contrefaçon (articles L 121-6 et suivants du Nouveau code pénal).
Les
photographies sont également protégées : la reproduction
suppose une autorisation de l'auteur ou de l'agence de presse titulaire des droits.
De surcroît, il est normalement obligatoire de mentionner le nom de l'auteur
sous la photo En pratique, la mise en place d'un système de (crédit
photographique) similaire à la presse magazine.
Pour
les uvres littéraires, le régime des droits d'auteur s'applique
sans particularisme. En revanche, on s'attardera quelques instants sur le cas
de la presse : de nombreux sites sont tentés d'offrir de l'information
à leurs visiteurs. Pourtant, l'extraction et la reproduction d'articles
sont soumises à l'accord des éditeurs au titre de leurs droits sur
la base de données que constitue le journal.
Il
est vrai pourtant que le CPI prévoit une exception au droit d'auteur -
utilisation d'une uvre sans que son auteur puisse s'y opposer - pour les
revues de presse (article L 122-5-3º).Il faut bien savoir que cela est limité
à une synthèse comparative de divers commentaires émanant
de plusieurs journalistes sur un même thème ou événement.
Il
existe une autre exception, dite de courte citation : elle ne doit pas pouvoir
dispenser le lecteur de lire l'article et doit mentionner le nom de l'auteur et
les références de l'uvre.
De
plus, il ne faut pas négliger les droits individuels des journalistes sur
leurs créations. (à développer)
Pour
les dépêches et photographies, les agences de presse concèdent
des droits de diffusion et de reproduction par abonnement. Et attention aux impayés
! Les tribunaux n'hésitent pas à sanctionner.
Les exceptions au droit d'auteur sont cependant d'interprétation stricte,
elles n'ont vocation à s'appliquer qu'aux uvres littéraires.
D'où la prohibition des extraits musicaux et photographiques sans droit.
Les sites
internet aussi sont protègés
Un site Internet peut constituer une uvre de l'esprit au sens du Code de
la propriété intellectuelle, dès lors qu'il satisfaisait
aux conditions d'originalité.
Par conséquent, mieux vaut ne pas trop s'inspirer de la charte graphique
d'un site préexistant.Quant aux logos que l'on trouve ici et là,
il est indispensable de lire les conditions d'utilisation mentionnées par
leurs auteurs.Par exemple, les images " Clipart " fournies avec Windows
peuvent être utilisées mais il en va différemment des boutons
de sites ainsi que de tout autre création graphique (GIF,JPEG
), car
ceux-ci résultent souvent d'une création de la part de l'auteur.
Attention également aux extractions quantitativement et qualitativement
substantielles dans des bases de données : celles-ci sont désormais
protégées et les infractions coûtent très cher.
Les diverses techniques de liens hypertexte peuvent aussi être source de
responsabilité : ne pas porter atteinte aux droits d'un tiers par ce moyen,
notamment par le framing - affichage d'un autre site dans une fenêtre de
son propre site.
Murielle-Isabelle
CAHEN
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