assault
Systèmes vient de publier ses résultats du second trimestre : le
CA s'élève à près de 146 millions d'euros (+22% par
rapport au 2nd semestre 1999), pour un résultat d'exploitation de près
de 46 millions d'euros (+14%) et un résultat net (incluant 9 Meur de coûts
d'acquisition) de 20,5 Meur (+9%).
Dassault
Systèmes est le numéro un mondial de l'édition de logiciels
de Conception et de Fabrication Assistée par Ordinateur (CFAO) et le numéro
deux en ce qui concerne les logiciels de gestion des données techniques.
Ses logiciels sont commercialisés dans le monde entier, par le biais d'IBM
et par une force de vente propre. 44% des recettes de logiciels sont récurrents
car un quart des ventes environ est réalisé dans le cadre d'un contrat
de location.
Outre le développement et la vente de logiciels (qui représentent
86% du CA), le groupe réalise des prestations de services : assistance,
maintenance, conseil technologique.
Au plan
géographique, le CA (de 505 millions d'euros en 1999, estimé à
622 Meur pour l'année 2000) se répartit ainsi : 53,7% en Europe,
31% en Amérique du Nord et 15,3% dans la zone Asie/Pacifique.
La société
se concentre sur six secteurs industriels : automobile et transport, aéronautique,
biens de consommation, électricité et électronique, fabrication
et assemblage, conception d'usines et de chantiers navals. Le ralentissement du
cycle de l'aéronautique pèse quelque peu sur la croissance de l'activité
du groupe car ce secteur représente 30% de son CA. Dassault Systèmes
a cependant axé ses efforts sur la diversité sectorielle : elle
a en effet élargi sa clientèle dans des secteurs ayant des besoins
spécifiques, tels que les biens de consommation et l'industrie navale,
si bien qu'à l'horizon de 2001, le poids de l'aéronautique ne devrait
plus peser que 15% à 20% de son CA.
Le 20 juillet, Airbus Industries, IBM et Dassault Systèmes annoncent la
signature d'un protocole d'accord selon lequel Airbus s'engage à acquérir
les logiciels Catia et Enovia pour la conception et la fabrication du futur gros
porteur A3XX. Airbus étudierait également l'opportunité d'utiliser
le logiciel Delmia (modélisation numérique des processus de fabrication)
pour ses usines.
Le groupe
dispose d'une avance technologique certaine sur ses concurrents : la version 5
de son logiciel phare " Catia " (sortie le 14 juillet dernier), compatible
avec les environnements Windows NT et Unix, permet ainsi un élargissement
de l'offre aux sous-traitants des donneurs d'ordre traditionnels et aux clients
disposant de solutions avancées. Il est également en mesure d'intégrer
à son offre produits des systèmes 3D performants.
La politique d'acquisitions de logiciels de Dassault Systèmes permet de
proposer des produits de qualité qui s'intègrent totalement chez
les clients, de la conception à la fabrication de leurs produits.
Dassault Systèmes a lancé en 1998 " Enovia ", un logiciel
favorisant l'échange de données entre les différents intervenants
d'un projet et qui lui permet de se positionner sur le marché du PDM (Product
Data Management), un créneau porteur pour les années à venir.
La croissance moyenne du CA sur la période 2000-2003 devrait s'établir
à 22% par an et la marge opérationnelle devrait passer de 34,9%
à 37,5%.
Le principal
risque du groupe réside dans la très grande dépendance vis-à-vis
des performances d'IBM, son partenaire commercial qui écoule 70% de ses
ventes. Cependant, il est à l'abri des aléas financiers récents
d'IBM dans la mesure où les filiales dédiées à l'éditeur
sont dans IBM Global Services, qui ne connaît pas à ce jour de difficultés
de développement. Le risque d'une modification de l'équilibre des
forces entre les partenaires, associés depuis vingt ans, est peu probable.
Toutefois,
il convient de souligner le fait que, bien que Dassault Systèmes soit leader
sur son marché avec une part de marché de 20%, la concurrence reste
bien présente. Les concurrents les plus dangereux du groupe sont Unigraphics
Solutions et Parametric Technology, bien que ce dernier soit en forte perte de
vitesse. Afin de conforter sa position et de s'ouvrir de nouvelles perspectives,
les dépenses en marketing et en recherche et développement ont été
importantes et ont pesé sur les marges. C'est pourquoi, après avoir
progressé de plus de 60% depuis la fin du mois de mai (cf. graphique ci-dessous),
présentant des PER pour les années 2000 et 2001 de respectivement
90 et 72, alors qu'ils se situent pour le secteur à 54 et 39, le titre
est actuellement quelque peu chahuté, victime de prises de bénéfices
à court terme (- 2,62% le 19/07, - 9,23% le 20/07).
Bien que
les résultats annoncés aient été en demi-teinte, Dassault
Systèmes a néanmoins renforcé et augmenté sa part
de marché en élargissant d'une part sa gamme de produits, et d'autre
part sa clientèle. En investissant massivement durant ces derniers mois,
le groupe a su développer un savoir-faire reconnu et se constituer les
atouts lui permettant d'appréhender l'avenir sous les meilleurs auspices.
Nathalie
PELRAS / Richelieu Finance
Gérante du FCP TECH NET
www.richelieufinance.fr
Tel : 01 42 89 00 00
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