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 Le principal, ce n'est plus le "contenu"... (1ère partie) 
Dossier de la semaine du 30 septembre au 5 octobre 1998
par
Philippe Monteiro da Rocha Consultant de marketing en ligne

n nous l'a rabâché 100 fois, ce qui fait la valeur d'un site, c'est son "contenu". Pas vrai ! Un contenu de qualité médiocre fait certainement la faiblesse d'un site mais, à l'avenir, pour attirer des internautes, il faudra trouver autre chose...

Et si on vous avait menti ? L'ère du "contenu roi" est-elle en voie d'extinction ? On pourrait le penser à mesure que l'Internet engendre chaque jour des sites plus pertinents, mieux maintenus et toujours plus riches en idées, en trouvailles et en informations.

Le "contenu" tel qu'on l'entend ne vaut ni plus, ni moins que la qualité du développement HTML, les efforts de maintenance sur le site ou bien le professionnalisme de sa charte graphique. C'est l'un des piliers d'un site. S'il n'est pas solide, l'édifice tout entier s'écroule. Mais ce n'est assurément plus l'édifice à lui tout seul comme on a encore trop souvent tendance à le croire. C'est ce que ce dossier en trois parties va tenter de démontrer.

Un site sans contenu n'est pas un site !

En 1994, à l'heure des premiers balbutiements en ligne, la performance résidait dans le fait de publier un site sur internet. En 1996, le nec plus ultra sur le web consistait à déployer des gifs animés, des applets Java et de diffuser des vidéos en Quicktime.

En 1997, On a décidé de tout miser sur la qualité de l'information ou l'efficacité des services qu'on proposait gratuitement aux utilisateurs. En 1998, on a enfin réalisé qu'un site qui ne répondait pas à un intérêt précis de la communauté en ligne, avait une espérance de vie plutôt limitée. En fait, qu'il n'avait aucune raison d'exister.

Ne pas avoir de contenu revient à ne pas avoir de visiteurs, en conséquence, à ne pas avoir de site du tout. Les internautes cherchent certes de l'information de qualité mais ce n'est plus une denrée rare sur le web francophone actuel. On trouve pas mal de choses si l'on prend la peine de chercher. Et, dans les années qui s'annoncent, vous le savez comme moi, on trouvera tout. Alors comment faire la différence ?

Il y a contenu et... contenu

Aujourdhui, en quelques semaines de pratique, tout le monde est capable de concevoir et de développer des pages HTML à la volée avec Frontpage (Vous en rêviez, Bill Gates l'a fait !). Les webmestres sont en outre conscients que si les visiteurs de leur site ne trouvent rien de concret à se mettre sous la dent, ils déguerpiront vite.

Alors, en fonction de leurs objectifs, de leur ressources, de leur créativité personnelle et du temps qu'ils peuvent se permettre de consacrer au projet virtuel, ils retiennent l'un des quatre modèles suivants dont les implications au niveau du "contenu" sont bien différentes:

1. Les annuaires et répertoires qui se positionnent comme des ressources grand public (Francité, etc.) ou spécialisées comme le nouveau PagePresse.com, le fameux LeGratuit.com et l'utile 123Achat.com proposent bien un contenu de type textuel mais pas vraiment rédactionnel. La qualité que l'on exige de ces sites-là, c'est l'aspect pratique de la consultation et surtout, la véracité des liens proposés.

2. Les sites de services comme SAM Le Référenceur ou l'attrayant Boursorama, n'ont pas non plus un besoin fondamental de contenu original pour être populaire. Leur finalité est de rendre un service particulier à l'internaute.

3. D'autres sites se focalisent essentiellement sur la consultation et le téléchargement de fichiers de nature non textuelle. Ils proposent des photos comme celui dédié à la gloire de Vanessa Paradis, des images animées comme Clipart Connection ou des logiciels en démonstration comme Zone3D.com.

L'intérêt et la motivation des internautes qui fréquentent ces sites sont évidents; la possibilité d'accéder à ces documents (souvent) gratuitement. En conséquence, l'essentiel de la maintenance de ces sites consiste à alimenter la collection de fichiers aussi régulièrement que possible...

4. Mais pour plus de la moitié des sites qui peuplent le net, le contenu, c'est d'abord de l'information écrite et c'est là que l'affaire tend à se compliquer...

Pas pour les médias en ligne comme Le parisien ou Nice Matin qui réadaptent au format web des articles fournis par leur rédaction ou des agences de presse. Ce n'est pas un vrai problème non plus pour les magazines d'actualité en ligne tels que le Suisse Webdo ou le Québecois Branchez-Vous qui ont mis en place des équipes de rédacteurs qui rendent compte quotidiennement des événements ayant trait à l'internet.

Mais pour les sites traditionnels à vocation commerciale, le votre et le notre, le contenu ne relève pas directement de l'actualité quotidienne. Et, en outre, pour s'attirer les faveurs du public en ligne, il doit répondre à quatre principes fondamentaux qui ne sont pas toujours compatibles; l'intérêt de l'information proposée (sa spécialisation), son utilité pratique, son caractère original et sa mise à jour. On voit cela la semaine prochaine.

Philippe Monteiro da Rocha

 
 
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