n nous l'a rabâché 100 fois, ce qui fait la valeur d'un site, c'est son "contenu". Pas vrai ! Un contenu de qualité médiocre fait certainement la faiblesse d'un site mais, à l'avenir, pour attirer des internautes, il faudra trouver autre chose...
Et si on vous avait menti ? L'ère
du "contenu roi" est-elle en voie d'extinction ? On pourrait le penser
à mesure que l'Internet engendre chaque jour des sites plus pertinents,
mieux maintenus et toujours plus riches en idées, en trouvailles
et en informations.
Le "contenu" tel qu'on l'entend ne vaut ni plus, ni moins que la
qualité du développement HTML, les efforts de maintenance sur le site
ou bien le professionnalisme de sa charte graphique. C'est
l'un des piliers d'un site. S'il n'est pas solide, l'édifice tout
entier s'écroule. Mais ce n'est assurément plus l'édifice à lui tout seul
comme on a encore trop souvent tendance à le croire. C'est ce que ce
dossier en trois parties va tenter de démontrer.
Un site sans contenu n'est pas un site !
En 1994, à l'heure des premiers balbutiements en ligne, la performance
résidait dans le fait de publier un site sur internet. En 1996, le
nec plus ultra sur le web consistait à déployer des gifs animés, des
applets Java et de diffuser des vidéos en Quicktime.
En 1997, On a décidé de tout miser sur la qualité de l'information ou
l'efficacité des services qu'on proposait gratuitement aux utilisateurs.
En 1998, on a enfin réalisé qu'un site qui ne répondait pas à un intérêt
précis de la communauté en ligne, avait une espérance de vie plutôt limitée.
En fait, qu'il n'avait aucune raison d'exister.
Ne pas avoir de contenu revient à ne pas avoir de visiteurs, en
conséquence, à ne pas avoir de site du tout. Les internautes cherchent
certes de l'information de qualité mais ce n'est plus une denrée rare
sur le web francophone actuel. On trouve pas mal de choses si l'on prend
la peine de chercher. Et, dans les années qui s'annoncent, vous le savez
comme moi, on trouvera tout. Alors comment faire la différence ?
Il y a contenu et... contenu
Aujourdhui, en quelques semaines de pratique, tout le monde est capable
de concevoir et de développer des pages HTML à la volée avec Frontpage
(Vous en rêviez, Bill Gates l'a fait !). Les webmestres sont en outre
conscients que si les visiteurs de leur site ne trouvent rien de
concret à se mettre sous la dent, ils déguerpiront vite.
Alors, en fonction de leurs objectifs, de leur ressources, de
leur créativité personnelle et du temps
qu'ils peuvent se permettre de consacrer au projet virtuel,
ils retiennent l'un des quatre modèles suivants dont les implications au
niveau du "contenu" sont bien différentes:
1. Les annuaires et répertoires qui se positionnent comme des ressources
grand public (Francité, etc.)
ou spécialisées comme le nouveau PagePresse.com,
le fameux LeGratuit.com
et l'utile 123Achat.com
proposent bien un contenu de type textuel mais pas vraiment rédactionnel.
La qualité que l'on exige de ces sites-là, c'est l'aspect pratique de
la consultation et surtout, la véracité des liens proposés.
2. Les sites de services comme SAM
Le Référenceur ou l'attrayant Boursorama,
n'ont pas non plus un besoin fondamental de contenu original pour être
populaire. Leur finalité est de rendre un service particulier à l'internaute.
3. D'autres sites se focalisent essentiellement sur la consultation et
le téléchargement de fichiers de nature non textuelle. Ils proposent
des photos comme celui dédié à la gloire de
Vanessa Paradis,
des images animées comme Clipart Connection
ou des logiciels en démonstration comme Zone3D.com.
L'intérêt et la motivation des internautes qui fréquentent ces sites sont évidents;
la possibilité d'accéder à ces documents (souvent) gratuitement. En conséquence,
l'essentiel de la maintenance de ces sites consiste à alimenter la collection
de fichiers aussi régulièrement que possible...
4. Mais pour plus de la moitié des sites qui peuplent le net, le contenu,
c'est d'abord de l'information écrite et c'est là que l'affaire
tend à se compliquer...
Pas pour les médias en ligne comme
Le parisien ou
Nice Matin
qui réadaptent au format web des articles fournis par leur rédaction ou
des agences de presse. Ce n'est pas un vrai problème non plus
pour les magazines d'actualité en ligne tels que le Suisse
Webdo ou le Québecois
Branchez-Vous qui ont
mis en place des équipes de rédacteurs qui rendent compte
quotidiennement des événements ayant trait à l'internet.
Mais pour les sites traditionnels à vocation commerciale,
le votre et le notre, le contenu ne relève pas directement de l'actualité quotidienne.
Et, en outre, pour s'attirer les faveurs du public en ligne, il doit répondre
à quatre principes fondamentaux qui ne sont pas toujours compatibles; l'intérêt
de l'information proposée (sa spécialisation), son utilité pratique, son caractère
original et sa mise à jour. On voit cela la semaine
prochaine.
Philippe Monteiro da Rocha
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