Si
l'on occulte les fonctions de ciblage et d'organisation...
qui se situent en amont de la relation, on peut dire qu'à
son commencement, la relation client / fournisseur est une relation
entre deux personnes, disons le vendeur et l'acheteur, donc
une relation assez simple en principe, qui a de bonnes chances
de fonctionner pour peu qu'il n'existe pas d'écarts trop
importants entre l'offre et la demande.
Simple, en principe !
Déja, le "vendeur" n'est pas aussi seul qu'il
n'y paraît, car il est l'ambassadeur d'une entreprise
: il n'est pas indifférent de proposer les services de
Microsoft ou ceux de Pfmicro.
La casquette que l'on porte influe fortement sur le filtrage
et peut faciliter ou compliquer l'obtention d'un rendez-vous.
De même, la taille, l'image et la notoriété
de l'entreprise jouent un rôle important quant à
l'accueil qui sera réservé à notre ambassadeur
et aux exigences de chaque partie.
A priori, nous pouvons supposer cette étape comme franchie,
puisqu'il y a contact et entretien.
A présent, énormément de choses vont dépendre
de la qualité de ce contact.
La moins fréquemment citée dans les écoles
de vente relève presque du délit de faciès...
Etes-vous d'emblée sympatique à votre interlocuteur,
votre look lui convient-il, êtes-vous, avec lui, sur la
même longueur d'ondes ?
Certains ont besoin d'un exposé concis, clair, chiffré
et sont indifférents à la personne qui vient les
voir; d'autres, au contraire, sont sensibles à la façon
dont on les aborde, au temps que l'on prend pour parler de la
pluie et du beau temps.
Les travaux de Taïbi Kälhler relatifs aux différents
types de personnalités ( travaillomane, persévérant,
rebelle, promoteur, affectif, stoïque ) illustrent bien
l'intèrêt qu'il y a à bien adapter sa présentation
et son discours à la personne que l'on a en face de soi.
La PNL ( Programmation neuro-linguistique ) de John Grinder
et Richard Bandler ( voir, par exemple, http://repere-pnl.com
) a également ouvert une voie fort intéressante
pour la facilitation de la communication interpersonnelle.
Si vous êtes sensibles aux canaux de communication, donc
à peu près à l'aise avec tout le monde,
il y a de fortes de chances pour que vous trouviez le ton juste.
Après, peuvent venir ce qu'il est convenu d'appeler les
"techniques de vente" même si l'expression n'est
pas particulièrement élégante.
En résumé, il s'agit de poser des questions (
les bonnes, bien entendu ) et, surtout, d'écouter.
L'objectif de l'entretien consiste essentiellement à
découvrir le besoin et à le définir de
façon suffisamment précise, en accord avec l'interlocuteur,
pour être en mesure de formuler une proposition qui ait
les meilleures chances d'aboutir.
Au cours de l'entretien, c'est en définitive chacun des
interlocuteurs qui va donner à l'autre les éléments
nécessaires pour que l'affaire soit conclue et que naisse,
donc, une relation client / fournisseur entre deux personnes
qui n'étaient jusque là qu'un prospect et un prospecteur.
La sacro-sainte commande crée cette relation...
qui devient instantanément plus complexe : elle se transforme
en une relation entre deux entreprises, donc, une relation,
par nature, transversale.
Si nous revenons un instant sur l'objectif économique
qui a présidé à la naissance de cette relation,
nous voyons tous que cet objectif ne doit pas seulement consister
à "faire du chiffre", quel qu'en soit l'intérêt,
mais bien à instaurer des relations pérennes,
puis à les développer, dans toute la mesure du
possible.
Lorsque l'on effectue une analyse financière plus pointue,
on constate vite que le coût de la conquète d'un
nouveau client est très supérieur à celui
de la fidélisation.
Pour quiconque souhaite conquérir des parts de marché,
il n'y a guère d'autre issue.
Dans le même esprit, il n'est pas forcément de
l'intèrêt d'un client de changer trop souvent de
fournisseur.
C'est ce qu'ont très bien compris certaines entreprises,
au sein desquelles il existe une "culture du client",
largement partagée et fidèlement entretenue.
Chez elles, la réalisation de la prestation est en adéquation
avec la promesse commerciale, souvent même avec les attentes
du client qui ne sont pas systématiquement exprimées
dans leur intégralité.
Pour pérenniser et développer cette relation que
l'on a eu souvent tant de mal à construire, il est nécessaire
que chaque partie soit congruente, c'est à dire que l'ensemble
des acteurs soit impliqué par le même objectif.
C'est ce qui découle le plus naturellement du monde de
l'aspect transversal de la relation : le produit est bon, le
prix attractif, le commercial brillant !
Bravo ! Mais où tout ceci conduira-t-il si les assistantes
sont revêches, si le service après vente est mal
organisé ou si la production est en retard ?
Le client en revient toujours à son contact initial,
le commercial, qui se voit accuser de tout ce qui fonctionne
mal et perd sa crédibilité : il est sûrement
sympathique, compétent, convaincant, mais l'intendance
ne suit pas.
Vous voyez un prestataire informatique dont la hotline serait
en permanence indisponible ? Foin alors des offres promotionnelles,
des campagnes publicitaires et des stratégies marketing
les plus élaborées !!!
Notez bien que des perversions comparables peuvent parfaitement
surgir chez l'autre partenaire : si votre client ne paie pas,
ou mal, s'il discute sans cesse les engagements pris, s'il ne
suit pas les conseils pourtant essentiels, que faites vous ?
Surtout à l'époque de la nouvelle économie,
il est vital que la définition de la prestation soit
parfaitement claire.
En termes de service,...
on dit que la satisfaction du client se mesure par la différence
entre ses attentes et sa perception de la prestation rendue.
Il est donc fondamental que les attentes du client soient définies
le plus précisément possible ab initio, et, bien
entendu, que la mise en oeuvre soit conforme aux engagements
pris quant à la satisfaction de ces attentes.
La fiabilité du fournisseur est un critère essentiel;
mais il doit encore anticiper, dans la mesure où il ne
joue pas seulement un rôle de vendeur, mais se doit également
de conseiller son client : il est fâcheux de rencontrer
un problème parce que le prestataire n'a pas pensé
à intégrer tel ou tel aspect que lui, professionnel,
était le seul à connaître.
Encore une fois, cette prestation est globale; encore une fois,
il est possible de transposer l'équation du client au
fournisseur car, lui aussi a des attentes, et, lui aussi, pense
avec raison que son client a un rôle à jouer dans
la relation.
Pour conclure, il faut ajouter que si la relation client / fournisseur
implique avant tout deux organisations différentes, il
est nécessaire qu'elle existe aussi à l'intérieur
de chacune d'entre elles.
Comment assumer une relation transversale si, chez le fournisseur,
l'assistante ne transmet pas les demandes aux opérateurs,
ou si la production se bat contre le service commercial ?
De profonds changements peuvent être observés dès
lors qu'on ne considère plus son collègue comme
un concurrent qui pourrait bien briguer son poste ou comme quelqu'un
qui ne comprend rien aux contraintes techniques même s'il
est un commercial efficient.
Le traiter comme un client qui doit être considéré,
comme tous les clients, et qui a le droit de se plaindre si
le contrat n'est pas respecté, modifie en profondeur
de nombreux paramètres.
Gèrer ses relations clients ou ses relations fournisseurs
commence sans doute par gérer la communication interne
et le management de l'entreprise.