ar rapport à des pays comme les États-Unis ou le Japon,
la "culture veille" française apparaît encore un peu en
retrait. L'élément catalyseur qui peut vraiment permettre
d'activer la veille en France est sans aucun doute Internet.
Ce gigantesque réseau offre un tel potentiel informationnel,
qu'il peut réellement être un accélérateur pour la veille
dans l'Hexagone. En effet, si on dispose des bonnes méthodologies
et des bons outils, Internet permet de mener des activités
de veille très pointues à un coût nettement inférieur à
celui des dispositifs classiques de veille. L'article qui
suit a été rédigé par Carlo Revelli, fondateur de CYBION,
la première société française spécialisée dans la veille
sur Internet (http://www.cybion.fr).
Il s'agit d'un extrait de son ouvrage " Intelligence Stratégique
sur Internet " publié aux éditions Dunod (http://www.veille.com).
Mettre
en place une cellule de veille sur Internet
Pour
exploiter le potentiel informationnel d'Internet, il faut
disposer d'outils et de méthodes capables non seulement
de trouver l'information et d'en vérifier l'origine, mais
surtout de contrôler son évolution dans le temps. En effet,
l'information se renouvelle sans cesse et paradoxalement
les informations "fraîchement" publiées côtoient souvent
de nombreuses informations périmées. Il est certes possible
de mener une étude sur Internet pour obtenir une photographie
à un instant T, mais, contrairement aux études classiques,
sa durée de validité est extrêmement brève. Internet est
donc un univers mouvant et en perpétuelle évolution. Ainsi,
le prolongement logique d'une étude sur Internet consiste
à mettre en place une cellule ou un observatoire de veille
fonctionnant à partir d'agents dits "intelligents" (pour
comprendre ce que sont les agents intelligents, à quoi ils
servent et comment les tester gratuitement voir http://www.agentland.fr).
En général, c'est après avoir réalisé une étude de son secteur
d'activité sur Internet que l'on prend conscience du potentiel
informationnel qu'offre ce nouveau médium et que l'on décide
de développer une cellule de veille. Il s'agit d'une décision
importante car, contrairement à une étude ponctuelle, mettre
en place une cellule de veille implique un effort initial
important afin d'acquérir le savoir-faire nécessaire à son
fonctionnement.
Définition
et objectifs
Définir une cellule ou un observatoire de veille Internet
n'est pas une tâche aisée, car les fonctions et les performances
des outils de veille disponibles évoluent sans cesse. Nous
pouvons néanmoins affirmer qu'il s'agit d'un système hybride
qui associe trois entités distinctes:
- la masse de documents disponibles sur Internet;
- les outils de recherche, de collecte, de veille et de
traitement de l'information (agents intelligents);
- l'expertise humaine.
Dans pratiquement tout secteur économique, la richesse informationnelle
d'Internet est évidente. Par exemple, dans le secteur automobile
il est possible de trouver très facilement de nombreuses
informations sur un constructeur concurrent non seulement
à partir de son site web mais aussi en analysant des sites
non officiels ou des forums de discussion spécialisés. De
la même manière, les autres acteurs du marché automobile
occupent une place importante sur Internet. Ainsi, il est
possible d'identifier plusieurs réseaux de concessionnaires
et surtout la myriade de fournisseurs de pièces détachées
qui utilisent Internet pour accroître leur notoriété. Les
agents de veille sont censés surveiller les sites web et
les sources d'informations qui ont été préalablement identifiées
et doivent lancer des alertes chaque fois qu'une information
susceptible d'intéresser le constructeur automobile apparaît
sur Internet. Cependant, ces agents sont loin d'être intelligents.
En effet, même les solutions les plus avancées ne peuvent
pas se passer d'une intervention humaine notamment au niveau
de la sélection initiale des sites à surveiller et des mises
à jour successives. Le succès d'une cellule ou d'un observatoire
Internet dépend donc du degré d'interaction entre ces trois
entités et des synergies qui auront été engendrées.
L'objectif d'une cellule ou d'un observatoire de veille
Internet est clair. Il s'agit de mettre à la disposition
de chaque personne concernée par la veille au sein d'un
organisme, un outil simple et économique permettant un accès
rapide et exhaustif à l'information pertinente.
Internet
constitue un bouleversement important pour les entreprises.
En effet, elles doivent non seulement apprendre à se servir
de nouveaux outils informatiques mais aussi, et surtout,
s'adapter à une culture et à un mode de fonctionnement complètement
nouveaux. Les entreprises françaises, notamment, ont eu
des difficultés à assimiler cette nouvelle forme de communication,
même si progressivement les choses semblent s'améliorer.
Si accepter Internet a été presque une "révolution culturelle",
il ne faut pas que la veille sur Internet en constitue une
deuxième. Pour cette raison, il faudra essayer d'adopter
une solution simple, pratique et conviviale. Autant que
possible, il faudrait donc éviter les solutions logicielles
propriétaires (c'est-à-dire qui impliquent une nouvelle
interface et donc une phase d'apprentissage supplémentaire)
en privilégiant les solutions qui utilisent les technologies
traditionnelles de l'Internet et de l'intranet. L'idéal
serait d'adopter une cellule de veille qui fonctionne intégralement
à partir du navigateur (Netscape ou Microsoft notamment)
afin de faciliter son utilisation. Il ne faut pas croire
qu'une cellule ou un observatoire de veille Internet remplace
le dispositif de veille traditionnel de l'entreprise. Au
contraire, elle le renforce. En effet, les deux approches
sont souvent complémentaires et peuvent s'intégrer parfaitement
dans un système global de veille.
Cependant, lors de sa mise en place, une cellule ou un observatoire
Internet suppose des investissements souvent beaucoup plus
faibles qu'un dispositif de veille traditionnel. Une cellule
Internet engendre des coûts bien moins élevés pour deux
raisons. D'une part, l'information disponible sur Internet
est soit gratuite, soit nettement moins chère que les autres
modes d'acquisition (bases de données commerciales, revues
de presse, déplacements, etc.). D'autre part, les agents
intelligents nécessaires à son fonctionnement sont souvent
assez bon marché (voir à ce sujet, les centaines d'agents
intelligents librement disponibles sur http://www.agentland.fr).
Le seul vrai coût est celui consacré à l'identification
initiale des sources à surveiller. En ce qui concerne les
agents, leur travail ne se limite pas à surveiller des sites
et à vous alerter à chaque nouveauté qui apparaît. En effet,
ils stockent directement sur l'ordinateur (ou sur l'intranet)
les informations utiles qui ont été repérées. De cette manière,
on recrée en local une sorte de "mini-Internet sectoriel"
qui répond à des besoins spécifiques. Ainsi, disparaissent
tous les problèmes liés à l'encombrement des réseaux et
à la lenteur parfois exaspérante du web. C'est l'agent qui,
spontanément, active une connexion sur Internet, va analyser
les sites qu'il doit surveiller et enregistre le tout localement
sur le disque dur. De cette manière, il est possible de
naviguer off-line (hors connexion) sur plusieurs mégaoctets
de données préenregistrées et ce, à une vitesse extrêmement
rapide.
En
conclusion, comme dit Joël de Rosnay (directeur de la stratégie
de la Cité des Sciences à Paris)
" la veille sur Internet occupe progressivement une place
déterminante dans l'univers en croissance explosive, de
l'accès à l'information en ligne. Des grandes entreprises
aux PME-PMI, du particulier aux associations ".
NDLR : Pour approfondir le sujet, pensez à venir à la Conférence dédiée à la Veille sur Internet, le 26 mars 2001 de 14h à 18h à Bordeaux. Olivier Andrieu, Cybion, Arisem, Voila.fr et Webhelp répondront à vos questions.
Pour ceux qui ne peuvent pas venir à Bordeaux, des relais visioconférences sont mis en place à Paris, Toulouse, Pau, La Rochelle, Lorient et Poitiers.
CLIQUEZ pour connaître tous les détails et pour vous inscrire.
Carlo
Revelli ,
PDG
de cybion.fr
Tel : 01 41 31 80 20
Fax : 01 41 31 80 29
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