près sept mois d'examen de quelques 218 dossiers, l'ART (Autorité de Régulation des Télécommunications) a annoncé le 11 juillet dernier la liste des 54 lauréats aux licences BLR (Boucle Locale Radio). 28 candidats ont postulé pour décrocher une ou plusieurs des 44 licences régionales, une des deux licences nationales ou une des 8 licences réservées aux DOM-TOM.

Parmi eux figuraient notamment 9 Telecom (Telecom Italia et Bouygues Telecom), Altitude, Belgacom France, BLR Services (Louis-Dreyfus Communication, Teligent, Artemis), Broadnet France (Comcast France et AXA), Cegetel (Vivendi), Completel SAS, FirstMark Communication (FirstMark, Suez-Lyonnaise des Eaux, Groupe Arnault, Rallye-Casino, BNP-Paribas, Rothschild), Fortel (UPC, Marine Wendel, Alpha, TowerCast), Landtel France, NTL France, Siris (Deutsche Telecom), Tele2, Teligent (Liberty et NTT).

Les heureux bénéficiaires des licences nationales sont les consortiums FirstMark Communication et Fortel, favorisant ainsi les nouveaux entrants en communication au détriment des opérateurs français.
Les élus pour les 44 licences régionales ont été les suivants (classement par nombre décroissant de licences attribuées) : Broadnet France, BLR Services, Landtel France, Completel SAS, Altitude et Siris.
Cegetel se voit offrir à titre de lot de consolation 3 licences dans les seuls DOM.

L'affectation des licences BLR a signé la fin du dernier bastion monopolistique de France Telecom (ayant lui-même été recalé pour remise du dossier hors délai), à savoir la partie finale du réseau reliant l'abonné à son central téléphonique. Dorénavant, trois technologies permettent l'accès au réseau local : la technologie filaire (ADSL, fibre optique), la technologie de type radio mobiles (GSM, UMTS, …) et la technologie de type radio fixe (LMDS (Local Multipoint Distribution Service), systèmes satellitaires, …).

Grâce à la BLR, les opérateurs sont ainsi affranchis des contraintes imposées par l'opérateur historique pour fournir à leurs abonnés du trafic vocal, de l'Internet rapide et du transfert de données à haut débit.
La BLR représente en fait une alternative à la ligne téléphonique classique, qui consiste en une ligne fixe aboutissant directement dans les locaux de l'utilisateur. Les équipements des utilisateurs sont reliés à des stations locales de base via une antenne radio, ce qui permet de constituer une multitude de réseaux régionaux qui sont ensuite connectés aux réseaux des opérateurs. Les débits par la BLR sont plus de 20 fois supérieurs à ceux des plates-formes d'accès par réseau téléphonique classique. Les communications " radio à large bande " remédient en outre aux problèmes de connexion dûs aux goulots d'étranglement saturés par un acheminement massif des données au niveau local. La BLR permet aussi la fourniture de services groupés Internet/transmission de la voix (téléphone).

Le système LMDS, technologie utilisant la BLR, permet en effet de fournir les mêmes services que la fibre optique, avec une qualité et une fiabilité identiques, via un accès radio large bande. L'atout essentiel du LMDS réside dans son rapport coût/efficacité. La construction des réseaux se fait à la demande et leur déploiement est rapide : le LMDS repose sur une architecture cellulaire permettant, depuis une simple station d'émission/réception, de déployer progressivement (par zones de 5 km² couvrant 2000 abonnés) du haut débit sans liaison filaire, selon les besoins. Il n'est pas nécessaire de construire des conduites souterraines et des câbles aériens coûteux. Le matériel peut en outre être déplacé d'un bâtiment à l'autre. Les investissements initiaux sont faibles et la couverture du territoire national est possible en un temps record. Le LMDS confère un avantage sur les opérateurs ayant recours à d'autres technologies comme l'ADSL (via des fils de cuivres).

Alcatel est actuellement leader dans la fourniture d'équipements permettant l'utilisation de la technologie LMDS. Cette nouvelle technologie vient ainsi étoffer son offre Internet à haut débit, déjà accessible via la technologie ADSL, elle-même à peine naissante. Les systèmes LMDS s'adresseront en priorité aux PME car ils apparaissent comme les services haut débit les mieux adaptés à leurs besoins.

Le marché du LMDS en Europe de l'Ouest serait évalué entre 6,8 et 14,8 milliards d'euros en 2005 par l'Idate (Institut de l'audiovisuel et des télécommunications en Europe).
Le cabinet de conseil Arthur D. Little prévoit que 24% des français utilisateurs réguliers d'Internet passeront par la technologie de la BLR en 2005, représentant près de 1,6 million de foyers. Quant aux entreprises, deux tiers des PME françaises seront raccordées à l'Internet haut débit d'ici 2005. Sur cette proportion, 80% d'entre elles utiliseront les systèmes de la BLR.

Une technologie prometteuse…

Nathalie PELRAS / Richelieu Finance
Gérante du FCP TECH NET
www.richelieufinance.fr
Tel : 01 42 89 00 00

Tous droits réservés - Reproduction même partielle interdite sans autorisation préalable