es " NTIC " (Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication) ont entraîné d'importantes évolutions dans l'organisation des entreprises, tant au niveau interne qu'au niveau des relations commerciales avec leurs clients et leurs fournisseurs.
Après le formidable essor de l'Internet aux Etats-Unis, les entreprises européennes ont, elles aussi, compris les opportunités qu'elles pouvaient saisir à travers cette nouvelle technologie, à savoir une création de valeur et un enrichissement dans la fourniture de services aux consommateurs, tout en optimisant l'efficacité de leurs prestations. Les prévisions des différents cabinets spécialisés semblent donner raison à l'engouement observé pour cette nouvelle technologie, de la part des entreprises comme des consommateurs : le taux de croissance du commerce électronique pourrait varier entre 100 % et 500 % par an sur les quatre prochaines années ! La multiplication des nouveaux modes d'accès à Internet (téléviseurs via le câble, les décodeurs numériques et les consoles de jeux, téléphones portables avec la diffusion des nouvelles normes de 2ème puis 3ème génération GPRS et UMTS, autres terminaux mobiles), associés au déploiement des nouvelles technologies permettant une réduction des coûts de connexion (ADSL, réseaux filaires, boucle locale radio), vont accentuer le développement du e-commerce en Europe.
Avec ses 386 millions de consommateurs, sa monnaie unique (favorisant une plus grande transparence des transactions) et une homogénéisation de ses normes d'accès (comme l'UMTS), l'Europe recèle un potentiel phénoménal au niveau du commerce en ligne, et devrait logiquement rattraper son retard par rapport aux Etats-Unis en terme d'échanges. Il est estimé que le nombre de foyers européens équipés d'un PC connecté à Internet devrait passer de 25 à 64 millions d'ici 2004, ce qui représentera un taux d'équipement de 43 %, à comparer au taux d'équipement actuel de 45 % des foyers américains. La moitié des transactions en ligne sont aujourd'hui réalisées aux Etats-Unis.
Le e-commerce mondial pourrait représenter un montant total de 1.800 milliards de dollars en 2003, dont plus de la moitié proviendrait alors du continent européen. A cette date, le m-commerce (" mobile-commerce ") devrait procurer 22 milliards de dollars de revenus en Europe.
Il convient de distinguer deux branches dans le " e-commerce ". Effectivement, on trouve d'un côté le commerce inter-entreprises, appelé " Business to Business " (B to B), et de l'autre le commerce à destination des consommateurs individuels, le " Business to Consumer " (B to C). On peut également distinguer deux catégories annexes, à savoir la vente de consommateur à consommateur (C to C), qui se réduit aux ventes aux enchères en ligne, et le " Consumer to Business ", traduisant l'inversion des rapports de force entre le consommateur et le fournisseur à travers les sites d'achats groupés.
Le secteur du B to B est incontestablement le plus prometteur du e-commerce : les transactions y sont largement plus importantes et les sites sont rentables beaucoup plus rapidement (42 % des sites de commerce inter-entreprises américains de plus de 3 ans seraient rentables alors que les 200 premiers sites de B to C afficheraient des pertes). La rapide montée en puissance du B to B provient du fait qu'il permet de réaliser de considérables économies de coûts de transaction entre acheteurs et fournisseurs, à tel point que ces coûts devraient être réduits à terme de l'ordre des deux tiers. Le B to B connaît un développement important à travers les places de marchés électroniques, c'est-à-dire des centrales d'achat virtuelles qui regroupent des acheteurs et des fournisseurs d'une même branche industrielle. Elles devraient être à l'origine de 55 % du total des transactions en ligne en 2004. Aux Etats-Unis, de nombreuses places de marchés virtuelles ont déjà été mises en place dans les secteurs de l'aéronautique, de l'agriculture, de la pharmacie et de la sidérurgie. En Europe, elles devraient se développer dans les secteurs de l'automobile, des transports et des voyages, de l'informatique, de l'électronique et de la chimie. De nombreuses sociétés ont déjà franchi le cap, à l'image des constructeurs automobiles Ford, General Motors et DaimlerChrysler, Nestlé et Danone dans l'agroalimentaire, Sears et Carrefour dans la distribution, BAe Systems, Boeing, Lockheed Martin et Raytheon dans l'aéronautique, ou encore les pétroliers TotalFina-Elf, BP et Shell, dont le projet est en cours.
Le secteur du B to C devrait atteindre en France 610 millions d'euros cette année, principalement dans les secteurs du voyage, de l'habillement, de l'informatique, de l'électronique et de l'automobile. L'accroissement du nombre d'internautes européens, et donc d'acheteurs en ligne potentiels, grâce à la baisse des prix de connexion et à l'apparition de nouveaux modes d'accès, le développement de l'offre du fait de l'arrivée de nouveaux intervenants et du transfert d'activités des intervenants initiaux, l'évolution des techniques de sécurisation des paiements en ligne, sont autant de facteurs favorables à l'accroissement rapide des transactions commerciales en ligne dans les années à venir.
De nombreuses sociétés directement concernées par le e-commerce sont cotées, comme les américaines VerticalNet, FreeMarket ou Internet Capital Group, spécialisées dans le B to B, et eBay, Amazon.com, Priceline, Homestore, Autoweb, Lastminute, QXL, Wanadoo, T-Online ou Terra Networks dans le B to C. Ces entreprises devraient bénéficier à moyen terme des importantes retombées financières du commerce en ligne. Mais la concurrence sera rude. Il convient donc pour les investisseurs de sélectionner avec rigueur les sociétés qui présentent les fondamentaux et les perspectives les plus solides.
Fabrice Lefevre Sory / Richelieu Finance
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