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trois principaux marchés mondiaux (l'Amérique du
Nord, l'Europe, le Japon, affichent régulièrement
des performances bien différentes corrélées
à leur environnement macro-économique. Pour sa part,
l'industrie automobile européenne a connu une année
1999 exceptionnelle, avec plus de 15 millions de ventes de voitures
neuves. Depuis, le paysage automobile mondial a changé,
enregistrant une baisse de plus de 1%.
Tendance
du marché européen.
Avec les derniers chiffres publiés, nous constatons que
l'année 2000 devrait marquer un léger tassement
des ventes en Europe. Cependant, cette probable baisse de 1% masque
de nombreux contrastes, aussi bien au niveau des marchés
locaux qu'au niveau des constructeurs.
De manière globale, les marchés matures européens
connaissent une période de renouvellement. Nous constatons
en particulier une montée en gamme des voitures sur les
marchés français et italiens. Cette information
constitue un signe de bonne augure pour les constructeurs, leurs
marges étant plus élevées sur ces véhicules.
Cette montée en gamme s'accompagne d'une pression sur les
prix de vente incitant les constructeurs à suréquiper
leurs produits afin de conserver leur compétitivité.
France.
Malgré un bon premier semestre, les ventes en juillet ont
affiché un recul qui s'est prolongé durant l'été,
se traduisant par un repli de plus de 20% pour l'ensemble du troisième
trimestre. Cette mauvaise performance s'explique par le changement
de date du nouveau millésime désormais fixé
au premier janvier, contre le premier juillet précédemment.
Ainsi il est fort probable qu'une partie des achats de véhicules
sera reportée au début de l'année prochaine.
L'Allemagne fait baisser toute l'Europe.
L'Allemagne affiche le plus fort recul en termes de ventes, avec
près de 10% de baisse sur dix mois. Cette chute s'explique,
entre autre, par un marché de l'occasion saturé
de véhicules pré-immatriculés. Cette pratique
a pesé sur les prix et les volumes de vente de véhicules
neufs.
Italie : l'exception européenne.
L'Italie se démarque des autres pays européens.
Elle affiche une progression de plus 3%, après une quasi-stagnation
sur les trois dernières années. Ce regain d'intérêt
est dû, notamment, à la demande de remplacement des
véhicules roulant au plomb.
Les marchés américain et japonais.
Aux Etats-Unis, le premier trimestre a connu une progression particulièrement
forte. Depuis, le marché a fortement ralenti. La tendance
devrait cependant rester positive pour l'ensemble de l'année,
contrairement à 2001, où un recul est attendu.
Au Japon, suite à la morosité économique,
le marché automobile n'affiche pas une santé éblouissante.
Parmi tous les constructeurs japonais, seuls deux restent indépendants
: Toyota et Honda. Les autres, suite à leurs déboires,
sont plus ou moins passés sous le giron de constructeurs
étrangers. Les restructurations drastiques opérées
depuis, leur procurent cependant une visibilité améliorée.
Perspectives du marché automobile européen pour
2001.
Une demande encore soutenue de la part des consommateurs, couplée
à la croissance du PIB européen, constitue un élément
moteur encourageant pour l'année 2001, année qui
sera aussi marquée par l'arrivée de nouveaux modèles,
par la montée en gamme du parc automobile et par le renouvellement
de véhicules hors normes. Le rebond logique du marché
allemand, après sa forte chute en 2000, devrait aussi favoriser
cette demande.
Les valeurs à surveiller.
Sa stratégie de " global player ", la restructuration
et les synergies avec Nissan, apparaissent être des facteurs
encourageants pour Renault.
De même, les économies réalisées suite
à la reconsidération de son système de plate-formes
permettra l'amélioration des marges du leader européen
VolksWagen.
Les PER particulièrement modérés de PSA (Peugeot,
Citroën), en raison de sa dimension régionale ne semblent
pas justifiés. La montée en puissance des nouvelles
gammes de véhicules et une capacité de réduction
des coûts encore significative devrait permettre d'améliorer
les performances de la société.
La concurrence entre constructeurs automobiles ne cesse de s'amplifier.
Le ralentissement attendu du secteur pourrait même la mettre
en exergue. Seule solution pour les intervenants du secteur, être
" global player " ou acteur de niche. Aucune autre solution
n'apparaît viable à long terme. La compétition
mondial entre constructeurs ne fait que commencer, les marchés
émergents, devenant les nouveaux terrains d'affrontement.
Richelieu
Finance : François
Escoffier,
analyste buy-side
Tél. : 01.42.89.00.00.
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